Avant de commencer…

La suspicion de reflux gastro-œsophagien (RGO) est un motif fréquent de consultation selon une expression clinique très variable.

On doit distinguer : RGO physiologique (présent à tout âge de façon normale) et RGO pathologique (responsable de complications).

Le RGO physiologique est fréquent.

Chez le nourrisson, il se manifeste principalement par des régurgitations banales sans retentissement, liées à l’incompétence fonctionnelle du dispositif antireflux avant l’âge de 1 an, et surtout à la quantité importante de liquides ingérés par rapport au poids (environ 120 ml/kg/j).

Seules des mesures hygiéno-diététiques sont alors nécessaires.

Le RGO pathologique (acide ou non acide) est moins fréquent.

Il est défini comme un RGO s’accompagnant de conséquences pathologiques pour l’enfant, telles qu’une œsophagite, des manifestations extradigestives (ORL, respiratoires) ou des malaises. Les explorations paracliniques peuvent être utiles pour identifier un RGO acide pathologique, car les signes cliniques ne sont pas spécifiques, en dehors du pyrosis chez le grand enfant.

D’après les recommandations de l’Afssaps, seul un RGO acide authentifié justifie d’un traitement par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). La responsabilité d’un RGO pathologique est très discutée dans de nombreux symptômes extradigestifs.

1  -  Pour bien comprendre

1 . 1  -  Généralités


Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est défini comme le passage involontaire du contenu gastrique vers l’œsophage.

La suspicion de ce diagnostic est un motif fréquent de consultation selon une expression clinique très variable.

On doit distinguer : RGO physiologique et RGO pathologique (c’est-à-dire généralement compliqué).

Le RGO est habituellement physiologique à tout âge. Il peut par son abondance ou ses complications propres devenir pathologique.

La survenue quotidienne de régurgitations est ainsi habituelle chez le nourrisson, notamment au cours des premiers mois de vie. Ces régurgitations sont liées avant tout aux quantités de liquides ingérées, et à l’incompétence fonctionnelle du dispositif antireflux (plus qu’à une cause anatomique). La maturation fonctionnelle du sphincter inférieur de l’œsophage, l’introduction des aliments solides et l’acquisition de la position verticale conduisent à leur disparition avant l’âge de 1 an.

Certains terrains sont considérés comme à risque de RGO pathologique : certaines encéphalopathies, les suites d’interventions pour atrésie de l’œsophage, sténose du pylore ou hernie diaphragmatique congénitale.

RGO : passage involontaire du contenu gastrique vers l’œsophage.

1 . 2  -  Physiopathologie


Le RGO et ses complications ont une origine multifactorielle.

Le RGO est lié à l’inefficacité du dispositif antireflux fonctionnel (sphincter inférieur de l’œsophage [SIO]) et anatomique (raccordement cardiotubérositaire, anneau musculofibreux, amarrage phréno-œsophagien, pression abdominale).

Ce dispositif, lorsqu’il est efficace, permet un transit normal du bol alimentaire, s’oppose au retour des aliments et du liquide gastrique dans l’œsophage, et n’autorise que quelques éructations ou reflux occasionnels, souvent extériorisés chez le nourrisson.

  • Les principaux mécanismes de RGO sont :
    • la survenue de relaxations inappropriées et transitoires du SIO, avec des épisodes de relaxation ≥ 5 secondes indépendants de la déglutition ;
    • une hypotonie ± permanente du SIO.
  • D’autres facteurs interviennent :
    • une inadéquation entre le volume gastrique encore réduit chez le jeune nourrisson et les quantités de lait absorbées (volumes > 120 ml/kg/j) ;
    • un retard à la vidange gastrique, d’autant plus important que la densité calorique du repas est élevée et que celui-ci est riche en graisses ;
    • une augmentation de la pression intra-abdominale ;
    • une anomalie anatomique : malposition cardiotubérositaire (ouverture de l’angle de His, hernie hiatale).
  • Les complications possibles du RGO sont liées à :
    • son abondance, son pH, le niveau atteint dans l’œsophage ;
    • mais aussi d’autres facteurs indépendants du RGO comme la protection des voies aériennes, la capacité de réparation de la muqueuse, la maturation neurologique.

Physiopathologie : alimentation liquide et immaturité fonctionnelle du SIO s’améliorant vers l’âge de 1 an.

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