Avant de commencer…

Chez l’enfant, les circonstances de découverte d’une opacité ou d’une masse intrathoracique varient beaucoup avec l’âge. Les symptômes associés (fièvre, altération de l’état général, dyspnée, signes neurologiques…) orientent souvent le diagnostic.

Parmi les examens d’imagerie, certains ont une place de choix, en raison des particularités pédiatriques (échographie notamment), ou de leur caractère non irradiant (IRM). Les examens biologiques sont demandés en fonction de la symptomatologie et des caractéristiques radiologiques.

Par rapport à l’adulte, la pathologie tumorale maligne est plus rare alors que les causes malformatives doivent être évoquées en priorité, en particulier dans la pathologie médiastinale du petit enfant.

1  -  Circonstances de découverte

1 . 1  -  Manifestations respiratoires


Ces manifestations sont le motif de découverte le plus fréquent, mais elles sont peu spécifiques.

Manifestations respiratoires possibles :

  • toux sèche, parfois productive, voire hémoptoïque, devant inquiéter par sa persistance et sa résistance aux traitements symptomatiques habituels (corticoïdes, bronchodilatateurs) ;
  • stridor, dyspnée aux 2 temps, détresse respiratoire, imposant la pratique d’explorations radiologiques ;
  • wheezing, parfois étiqueté « asthme », sans efficacité des traitements antiasthmatiques ;
  • syndrome pleural (douleur thoracique, toux d’irritation), plus rarement.

1 . 2  -  Manifestations neurologiques


Elles sont très variables dans leur expression et heureusement plus rares.

Elles peuvent être la conséquence d’une simple irritation du trajet nerveux ou être occasionnées par une compression nerveuse. Tout trajet nerveux dans l’espace cervico-thoracique peut être concerné.

Manifestations neurologiques possibles :

  • paralysie récurrentielle ;
  • compressions médullaires (tumeurs en sablier) ;
  • syndrome opsomyoclonique (neuroblastome) ;
  • syndrome de Claude-Bernard-Horner (myosis, ptosis, énophtalmie) ou de Pancoast-Tobias (douleur irradiant dans le bras, l’avant-bras et la main) : exceptionnels chez l’enfant.

1 . 3  -  Manifestations digestives


En cas de compression œsophagienne :

  • régurgitations, pyrosis, vomissements ;
  • dysphagie ou hypersialorrhée.

Sécrétion tumorale d’une hormone digestive (peptide vasoactif intestinal) : syndrome diarrhéique.

1 . 4  -  Manifestations circulatoires


Elles sont le fait d’une pathologie maligne le plus souvent.

  • Avant tout, compression de la veine cave supérieure :
    • au début : bouffissure du visage, œdème des paupières, empattement de la base du cou ;
    • ensuite : œdème en pèlerine touchant la face, le cou, les membres supérieurs ;
    • circulation collatérale avec cyanose du visage et céphalées pulsatiles.
  • Plus exceptionnellement :
    • syndrome cave inférieur ;
    • compression du tronc artériel pulmonaire, obstruction des veines pulmonaires ;
    • chylothorax (effraction du canal thoracique).

1 . 5  -  Manifestations générales

  • État général et constantes :
    • fièvre isolée ;
    • asthénie, anorexie, perte de poids ou stagnation pondérale.
  • Syndrome paranéoplasique :
    • puberté précoce ;
    • Cushing ;
    • myasthénie ;
    • dysthyroïdie ;
    • hypertension artérielle.

1 . 6  -  Manifestations pariétales


Manifestations pariétales possibles :

  • point douloureux costal ;
  • névralgie intercostale ;
  • tuméfaction palpable.

1 . 7  -  Découverte radiologique


Lors de la réalisation d’un examen d’imagerie.

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