2 . 2  -  Comment confirmer le diagnostic ?

2 . 2 . 1  -  Test de la sueur


Il constitue l’examen de confirmation diagnostique de référence. Les progrès de la génétique ne l’ont pas remis en question.

L’anomalie fonctionnelle de la protéine CFTR se traduit en effet au niveau de la glande sudoripare par un syndrome de perte de sel, principe de cet examen biologique. On dose les chlorures sudoraux dans la sueur recueillie après stimulation galvanique indolore au niveau de l’avant-bras ou de la cuisse chez le jeune nourrisson.

La sueur contient normalement moins de 30 mmol/L de chlorure. Le test est pathologique si la valeur mesurée est supérieure à 60 mmol/L. Le diagnostic de mucoviscidose est affirmé après 2 examens positifs.

En cas de valeurs intermédiaires (30–59 mmol/L), il faut répéter ultérieurement le test, s’aider des examens de biologie moléculaire, voire réaliser des mesures électrophysiologiques du transport des ions chlorures en centre spécialisé (mesures de différence de potentiel nasal, courant de court-circuit sur biopsie rectale).

2 . 2 . 2  -  Biologie moléculaire


L’étude génétique en biologie moléculaire est le complément nécessaire du test de la sueur.

Elle a pour objectif de déterminer le génotype chez le patient : tout d’abord recherche de mutations parmi un kit comportant les mutations les plus fréquentes, puis étude plus extensive si besoin.

Le sujet malade est soit homozygote à la même mutation, soit hétérozygote composite (porteur de 2 mutations différentes).

Confirmation diagnostique = test de la sueur (et non la génétique).

2 . 3  -  Comment évaluer le retentissement de la maladie ?

2 . 3 . 1  -  Enquête clinique


Elle recherche les signes respiratoires et extrarespiratoires décrits plus haut.

2 . 3 . 2  -  Enquête paraclinique


Évaluation du retentissement pulmonaire et ORL :

gaz du sang, saturation nocturne en O2 (si atteinte respiratoire évoluée) ;

radiographie de thorax, scanner pulmonaire (si besoin, et de façon systématique tous les 5 ans) pouvant montrer : un syndrome bronchique, des dilatations des bronches, des atélectasies, des opacités micro- et macronodulaires, des impactions mucoïdes, des adénopathies médiastinales (fig. 39.2) ;

Figure 2 : A. TDM coupe axiale montrant des dilatations bronchiques du lobe supérieur droit. B. TDM coupe axiale montrant des impactions mucoïdes et des dilatations des bronches cylindriques et sacculaire

EFR avec test de réversibilité aux bronchodilatateurs pouvant montrer : un syndrome obstructif (diminution du VEMS et du débit expiratoire maximal 25–75 %, augmentation des résistances des voies aériennes), associé ensuite à un syndrome restrictif (diminution de la capacité vitale fonctionnelle, de la capacité pulmonaire totale) et une distension pulmonaire (augmentation du volume résiduel).

  • Évaluation de la colonisation infectieuse :
    • examen cytobactériologique des crachats (ECBC) recueillis au cours d’une expectoration profonde, au mieux tous les 3 mois et avant toute antibiothérapie pour exacerbation ;
    • dépistage d’une aspergillose bronchopulmonaire allergique : sérologie aspergillaire, IgE totales et spécifiques aspergillaires.
  • Évaluation du retentissement digestif et nutritionnel :
    • NFS, albuminémie, IGF1 ;
    • TP, transaminases, γGT, échographie hépatopancréatique ;
    • glycémie ± hyperglycémie provoquée par voie orale (après l’âge de 10 ans) ;
    • stéatorrhée (à discuter au cas par cas si prise pondérale non satisfaisante) ;
    • vitamines liposolubles, surtout la vitamine D (25[OH]D3).
  • Évaluation d’autres atteintes spécifiques :
    • âge osseux, ostéodensitométrie osseuse à partir de l’âge de 8 ans ;
    • échographie cardiaque pour dépister d’exceptionnelles myocardiopathies et surtout réaliser une surveillance en cas de chambre implantable.

Évaluation paraclinique : imagerie pulmonaire, EFR, ECBC…

3/5