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Conduire l’enquête diagnostique
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Identifier les situations d’urgence
Deux types d’urgence à identifier :
- urgence symptomatique de l’ictère à bilirubine libre : ictère nucléaire ;
- urgence reliée à la cause : incompatibilité fœtomaternelle, infection maternofœtale, cholestase (notamment atrésie des voies biliaires).
Facteurs de sévérité augmentant le risque d’ictère nucléaire :
- prématurité, jeûne, médicaments fixés à l’albumine (aminosides) ;
- infection, acidose, hypoxie, hypothermie, hypoglycémie ;
- déshydratation, hypo-osmolarité, hypoalbuminémie.
Principaux signes orientant vers un ictère pathologique :
- survenue précoce avant 24 h de vie (fréquente au cours d’une hémolyse) ;
- ictère prolongé plus de 10 jours ;
- ictère intense s’étendant jusqu’aux plantes de pied ;
- signes de sepsis : fièvre, troubles hémodynamiques, hypotonie ;
- retentissement sur l’état général, mauvaise prise de poids ;
- signes d’hémolyse : syndrome anémique, splénomégalie ;
- signes de cholestase : hépatomégalie, urines foncées et selles décolorées (en cas d’obstacle complet sur les voies biliaires extrahépatiques).
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Autres informations cliniques
Anamnèse :
- dossier obstétrical :
- contexte infectieux,
- groupe sanguin et Rhésus maternels,
- antécédents familiaux de maladies hématologiques ou hépatiques ;
- origine géographique ;
- modalités d’allaitement ;
- délai d’apparition de l’ictère par rapport à la naissance et évolutivité.
Examen général orientant vers une cause :
- céphalhématome, ecchymose, bosse sérosanguine ;
- fontanelle postérieure large (hypothyroïdie)…
Alerte : survenue précoce, syndrome anémique, selles décolorées.
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Enquête paraclinique
Examens complémentaires de 1re intention :
- confirmer et évaluer quantitativement l’hyperbilirubinémie :
- bilirubinémie totale (calcul de la bilirubine libre),
- bilirubine conjuguée (chez le nouveau-né, sa valeur ne doit s’interpréter qu’avec la clinique : foie, couleur des selles et des urines),
- albuminémie (à ne réaliser qu’en cas de bilirubinémie > 300 μmol/L chez le nouveau-né à terme) ;
- écarter certaines causes infectieuses (systématique) :
- éliminer une incompatibilité fœtomaternelle (ictère précoce, signes d’hémolyse) :
- NFS, réticulocytes,
- groupe sanguin de l’enfant et de sa mère,
- Coombs direct.
En cas d’ictère à bilirubine conjuguée :
- bilan hépatique : PAL et γGT, transaminases, facteurs de l’hémostase ;
- échographie abdominale :
- obstacle et/ou dilatation des voies biliaires → cholestase extrahépatique,
- absence de vésicule biliaire (élément d’orientation) → atrésie des voies biliaires ;
- prélèvements bactériologiques orientés.
Selon le contexte :
- dosages enzymatiques : G6PD, pyruvate-kinase ;
- bilan thyroïdien : TSH, T4.
Première intention : bilirubinémie, NFS et réticulocytes, CRP et ECBU, groupe sanguin et Coombs.
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Orientation diagnostique
Schématiquement, il faut distinguer :
- les ictères « bénins » (par ailleurs à bilirubine libre) : ictère simple, ictère au lait de mère ;
- les ictères « pathologiques » : à bilirubine libre ou à bilirubine conjuguée.
L’arbre diagnostique (fig. 2.1) permet de synthétiser les causes d’ictère néonatal.
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