2  -  Diagnostiquer une hypoglycémie et planifier la prise en charge

2 . 1  -  Identifier une hypoglycémie

  • Une hypoglycémie peut se manifester par deux types de symptômes :
    • des signes neuroglucopéniques : fringale, signes neurologiques variés tels que convulsions, hallucination, trouble d’élocution, trouble visuel, trouble de concentration, signes pyramidaux, dysesthésie, fatigue inhabituelle, malaise, somnolence, coma, hypothermie…
    • des signes adrénergiques : pâleur, sueurs et tachycardie, parfois tremblements, reflétant une augmentation de la sécrétion de catécholamines en réponse à l’hypoglycémie.
  • La triade de Whipple permet le diagnostic d’hypoglycémie ; elle associe :
    • des signes neuroglucopéniques ;
    • une glycémie < 50 mg/dL (ou < 60 mg/dL chez le diabétique) ;
    • une correction des symptômes après normalisation de la glycémie.

Une glycémie capillaire doit être pratiquée en urgence devant tout signe évocateur d’hypoglycémie, et plus généralement, devant tout trouble neurologique brutal et inexpliqué.

La confirmation diagnostique repose sur la glycémie veineuse.

2 . 2  -  Mesures urgentes


Le coma ou les convulsions liées à une hypoglycémie traduisent une souffrance cérébrale. En cas d’hypoglycémie profonde durable, en particulier si l’hypoglycémie est sans cétose, et avant tout en période néonatale, le risque de séquelles cérébrales est élevé. L’enfant doit donc recevoir immédiatement un traitement visant à normaliser sa glycémie.

  • L’enfant est inconscient :
    • glucagon 1 mg (chez le nouveau-né 0,3 mg/kg) en injection SC ou IM ou IV en cas d’hypoglycémie au jeûne court, survenant moins de 6 heures après le dernier repas (inefficace en cas de glycogénose et en cas d’hypoglycémie au jeûne prolongé) ;
    • glucose intraveineux (resucrage éventuellement à répéter toutes les 5 à 10 min jusqu’à normalisation de la glycémie) :
      • chez le nouveau-né et le nourrisson : sérum G10 % 2 mL/kg,
      • chez l’enfant : sérum G30 % 10 mL/20 kg de poids,
      • chez l’adolescent (et adulte) : 10 à 30 mL de sérum G30 %.
  • L’enfant est conscient :
    • bilan sanguin en hypoglycémie (voir infra) ;
    • glucose par voie orale (et/ou IV) :
      • chez le nouveau-né et le nourrisson : sérum G10 % 2 mL/kg,
      • chez l’enfant : sucre 5 g/20 kg de poids chez l’enfant,
      • chez l’adolescent (et adulte) : 15 g de sucre.

1 sucre en morceau = 5 g de sucre = 50 mL de Coca-Cola ou de sérum glucosé G10 %.
10 mL de sérum G30 % = 3 g de glucose.

Une perfusion de sérum glucosé à 10 % peut prendre selon les cas le relais du resucrage aigu.

Le recueil des premières urines est utile pour rechercher entre autre une cétose.

La correction d’une hypoglycémie constitue une urgence.

2/6