2 . 4  -  Intégration en établissement médicosocial

2 . 4 . 1  -  Généralités


Si tout enfant handicapé peut être inscrit dans « l’école ou l’établissement du second degré de son quartier », il peut exister des limites à cette intégration.

Le pédiatre doit veiller à ce que l’enfant ne paye pas son adaptation scolaire à un prix méconnu, par des efforts incessants, par un sentiment de ne jamais en faire assez, et devoir en faire toujours plus.

Ce sentiment risque de le conduire à une profonde dévalorisation voire à une authentique dépression source de phobie scolaire. Il faudra évaluer la souffrance éventuelle de l’enfant et la faire admettre aux parents dans l’intérêt de l’enfant ; ce qui peut dans un premier temps être vécu comme une source de conflit avec ceux-ci.

Dès lors, une orientation en milieu spécialisé ne doit pas être ressentie comme un échec mais comme un passage pour atteindre d’autres objectifs, mais dont la finalité est toujours la même : donner à l’enfant l’autonomie et l’intégration sociale les meilleures possibles.

2 . 4 . 2  -  Structures


Différentes structures proposent une prise en charge au long cours de la totalité ou d’une partie des besoins de l’enfant handicapé tant au niveau éducatif, que rééducatif, et psychologique.

L’accès se fait par l’intermédiaire de la CDAPH de la MDPH.

Il s’agit principalement :

  • des IME (instituts médico-éducatifs) pour les enfants âgés de 0 et 20 ans, en distinguant les établissements pour enfants ayant une déficience intellectuelle, de ceux pour enfants ayant une déficience motrice, de ceux pour enfants polyhandicapés, de ceux pour enfants ayant une déficience auditive grave, et de ceux pour enfants ayant une déficience visuelle grave ou cécité ;
  • d’IMPRO (instituts médico-professionnels) après l’âge de 14 ans afin de donner une formation professionnelle ;
  • d’IR (instituts de rééducation) pour des enfants ayant des difficultés scolaires sévères associées à des troubles du comportement ;
  • des IEM (instituts d’éducation motrice) pour les enfants atteints de déficience motrice sévère.

2 . 5  -  Aides financières et sociales


La prise en charge sociale repose avant tout sur la rédaction de certificats médicaux qui doivent être précis, clairs, synthétiques et contenir des éléments pertinents. Ces certificats sont soumis au secret médical.

Les enfants handicapés bénéficient d’une exonération du ticket modérateur, avec prise en charge à 100 % des frais de santé. Il faut être assuré social, ou ayant droit (conjoint, enfants à charge).

Les causes de handicap entrent soit dans la définition de la 23e maladie parmi les affections de longue durée, soit dans la définition de la 31e maladie (maladie longue et coûteuse hors liste).

Cette prise en charge recouvre les soins médicamenteux et autres, les régimes spécifiques, les séjours hospitaliers (exonération du ticket modérateur), les frais de transports relatifs aux soins, les aides techniques.

L’attribution de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) et de ses compléments repose sur les conditions suivantes : toute personne qui assure la charge d’un enfant handicapé âgé de moins de 20 ans si l’incapacité de l’enfant est au moins égale à 80 % (perte de l’autonomie pour la plupart des actes de la vie quotidienne), ou entre 50 et 80 % s’il est placé en externat ou en semi-internat dans un établissement spécialisé ou pris en charge par un SESSAD. Seule l’AEEH permet l’exonération du forfait hospitalier.

Les compléments sont attribués aux personnes dont la nature ou la gravité du handicap exige des dépenses particulièrement coûteuses ou le recours fréquent à une tierce personne. Il existe des compléments de 6 catégories différentes.

Cette attribution relève de la compétence de la CDAPH de la MDPH.

La carte d’invalidité est attribuée lorsque le taux d’incapacité est égal ou supérieur à 80 %.

Les avantages obtenus sont divers : macaron GIC, exonération de la redevance TV, frais d’aide à domicile, gratuité des transports pour l’accompagnant.

Elle relève de la compétence de la MDPH.

L’allocation journalière de présence parentale (AJPP) est attribuée lorsque l’enfant est atteint d’une maladie, d’un handicap, ou victime d’un accident rendant indispensable une présence parentale soutenue et des soins contraignants. Le congé est d’une durée de 310 jours à prendre sur 3 ans en fonction des besoins d’accompagnement de l’enfant. L’obtention du congé n’est pas cumulable avec le complément d’éducation spéciale perçu pour le même enfant. L’AJPP est par contre cumulable avec l’AEEH simple.

Des aides à domicile sont également possibles.

Toute prescription de soins médicaux ou paramédicaux à domicile peut être assurée soit par des professionnels libéraux payés à l’acte, soit par des services de soins infirmiers à domicile dans les conditions habituelles de prise en charge de l’Assurance maladie.

Diverses interventions sociales (auxiliaires de vie, aides ménagères, travailleuses familiales) peuvent être assurées à domicile ; elles ne sont par prises en charge par l’Assurance maladie mais peuvent relever d’autres aides (collectivités locales, État…)

Certificats médicaux, 100 %, AEEH, carte d’invalidité, AJPP, aides à domicile.

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