2 . 2  -  Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi

2 . 2 . 1  -  Principes thérapeutiques


Premières mesures aux d’urgences

  • Mise en condition :
    • monitoring cardiorespiratoire ;
    • correction des signes de gravité mettant en jeu le pronostic vital ;
    • réchauffement si nécessaire, repos au lit.
  • À propos des apports per os et IV :
    • éviter une perfusion, si nécessaire : NaCl 0,9 % 250 mL/24 h maximum (pas de sucre) IV, voie centrale contre-indiquée sauf exception ;
    • proposer une alimentation normale, limiter les boissons à 1 litre/j ;
    • nutrition par sonde entérale si nécessaire, ne pas précipiter la décision (notamment la nuit) ;
    • supplémenter systématiquement en phosphore per os (risque d’insuffisance cardiaque par hypophosphatémie).

Prise en charge au long cours

Elle doit être multidisciplinaire et personnalisée.

Les objectifs sont la réhabilitation pondérale mais aussi la reprise d’un équilibre social et un assouplissement des conditions de rapport à l’alimentation.

  • Prise en charge médicale et nutritionnelle attentive :
    • définition d’un objectif d’hospitalisation ;
    • reprise d’un régime alimentaire adapté ou nutrition entérale ;
    • supplémentation en phosphore, vitamines et oligoéléments.
  • Prise en charge psychothérapeutique :
    • thérapies de soutien, psychothérapies d’inspiration analytique ;
    • thérapies comportementales et cognitivo-comportementales ;
    • soutien psychologique de la famille ;
    • psychothérapie familiale.
  • Surveillance attentive à court, moyen et long terme :
    • surveillance de l’apparition d’un syndrome de renutrition inappropriée ;
    • contrôle de la reprise pondérale ;
    • informations régulières aux parents.

2 . 2 . 2  -  Suivi et pronostic


Le suivi est prolongé et adapté à chaque adolescent.

Dans une étude française récente, à 9 ans, le devenir était considéré comme bon ou intermédiaire chez 63 % des patientes ; près de 80 % des femmes n’avaient plus de trouble du comportement alimentaire et avaient retrouvé leurs règles. L’adaptation sociale était bonne de même que la qualité de vie.

Les facteurs de mauvais pronostic sont le sexe masculin, un âge de début précoce (avant la puberté), une dénutrition sévère avec IMC bas, un long délai de prise en charge.

Prise en charge multidisciplinaire : objectif pondéral, psychothérapie, suivi prolongé.

3/5