2  -  Principales causes à évoquer

2 . 1  -  Céphalées aiguës inhabituelles

2 . 1 . 1  -  En contexte fébrile


Une infection neuroméningée doit être avant tout évoquée.

Toute suspicion clinique (syndrome méningé chez l’enfant, signes plus frustres chez le nourrisson) doit faire pratiquer un examen du LCR et entreprendre un traitement anti-infectieux probabiliste, adapté dans les plus brefs délais.

La plupart des céphalées aiguës fébriles sont en règle générale bénignes.

Elles sont reliées à une pathologie virale (grippe ou syndrome pseudogrippal), ou à une infection ORL avec ou sans obstruction des voies aériennes supérieures. Les sinusites maxillaires (les plus fréquentes chez le jeune enfant) n’induisent que rarement des céphalées.

2 . 1 . 2  -  En contexte non fébrile


Les traumatismes crâniens de l’enfant sont traités dans le chapitre 71.

Les céphalées peuvent classiquement suivre un TC, ou laisser craindre en cas de forte intensité ou de persistance une complication de type hématome extradural ou sous-dural.

Une surveillance clinique au décours d’un TC est ainsi essentielle.

Une hypoglycémie chez un enfant diabétique insulinodépendant doit toujours être suspectée en cas de signes de neuroglucopénie.

Une intoxication au CO doit être évoquée en cas de contexte à risque (hiver, chauffage au gaz, cas multiples). Cette situation est traitée dans le chapitre 68.

Une crise hypertensive (très rare) doit être évoquée en cas d’HTA sévère.

Une hémorragie méningée (urgence extrême mais exceptionnelle) doit être redoutée en cas de syndrome méningé intense d’apparition très brutale avec altération de la conscience.

Une première crise migraineuse peut être enfin retenue, toutes autres causes urgentes ayant été éliminées, notamment si les critères des National Institutes of Health [NIH] sont présents et des antécédents familiaux retrouvés à l’anamnèse.

Rechercher : un syndrome méningé, un TC récent, une hypoglycémie.

2 . 2  -  Céphalées d’installation progressive


Les données cliniques devant alerter sont des céphalées à prédominance matinale ou en seconde partie de nuit (réveils nocturnes), exagérées par l’effort ou la position couchée, résistant aux antalgiques, accompagnées de vomissements matinaux pouvant soulager temporairement les céphalées. On peut retrouver une diplopie et des éclipses visuelles. L’association d’un changement de comportement ou d’une diminution du rendement scolaire est évocatrice dans ce contexte.

Une imagerie cérébrale doit être réalisée en urgence. Le fond d’œil peut mettre en évidence un œdème papillaire bilatéral.

Une tumeur cérébrale est redoutée, notamment de la fosse postérieure.

L’examen clinique peut aussi retrouver des signes de localisation neurologique, un syndrome cérébelleux, une cassure de la courbe staturo-pondérale.

Une HTIC idiopathique ou primitive est évoquée en cas de normalité de l’imagerie cérébrale. Les causes sont nombreuses : intoxications médicamenteuses, obésité, vascularites…

L’examen du FO est indispensable.

Il s’agit également d’un diagnostic urgent car le pronostic visuel peut être mis en jeu s’il existe un œdème papillaire chronique, en l’absence de prise en charge adéquate.

En cas de signes d’HTIC : prescrire une imagerie neurologique en urgence.

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