6  -  Gestion financière et comptable

6 . 1  -  Les ressources

6 . 1 . 1  -  Les cotisations


Toute association régulièrement déclarée peut posséder et gérer librement les cotisations de ses membres.

6 . 1 . 2  -  Mécénat et parrainage


Pour diversifier leurs ressources financières, les associations peuvent avoir recours à l’aide des entreprises sous la forme de mécénat ou de parrainage. Comme pour les particuliers, un certain nombre d’incitations fiscales existent pour les entreprises.

6 . 1 . 3  -  Dons, donations et legs


Pour développer et diversifier leurs ressources, les associations font parfois appel à la générosité publique. Selon le type d’association et son objet, sa capacité à recevoir des dons et legs, ainsi que les avantages pour les donateurs, pourront ne pas être les mêmes.

Les pouvoirs publics ont élaboré un guide intitulé La subvention publique, le marché public et la délégation de service public - mode d’emploi clarifiant les différentes formes de “financements publics” dont peuvent bénéficier les associations, ainsi que la réglementation afférente.

6 . 1 . 4  -  Les placements financiers des associations


Dans le cadre de la mise en œuvre de leurs activités, gérées de manière désintéressée, les associations sont parfois amenées à utiliser des moyens financiers plus ou moins importants. Elles disposent donc parfois d’excédents de trésorerie qu’il peut-être légitime de placer (ne serait-ce que pour leur conserver le même pouvoir d’achat).

Afin de rester dans l’esprit de la loi de 1901, l’association doit cependant veiller à ce que le moyen que représente le placement financier ne devienne pas un but en soi.

Il convient généralement de privilégier la "sécurité" du placement, et éventuellement sa "liquidité" (c’est-à-dire sa capacité à être changée en espèces), sur sa rentabilité. Pour déterminer ses choix, l’association devra également tenir compte de la fiscalité applicable au placement envisagé.

6 . 2  -  La fiscalité


En principe, les associations relevant de la loi du 1er juillet 1901, et plus généralement les organismes sans but lucratif, ne sont pas soumises aux impôts commerciaux :

• impôts sur les sociétés,
• contribution économique territoriale,
• TVA

Cependant lorsque les associations exercent une activité lucrative, elles sont susceptibles d’être soumises aux impôts commerciaux.

Les associations qui réalisent des opérations commerciales accessoires n’excédant pas un certain montant ne sont pas passibles des impôts commerciaux si leur gestion est désintéressée et si leurs activités non lucratives demeurent significativement prépondérantes.

Selon leur situation et leur activité, certaines associations peuvent être cependant redevables d'autres taxes et impôts tel que : taxe d’apprentissage, taxe sur les salaires, taxe d’habitation, contribution sur les revenus locatifs, taxe sur les voitures, taxes sur certaines dépenses de publicité, apports et transferts de biens entre organismes, apports immobiliers, œuvres d’art, etc..

Certaines associations françaises sont soumises aux impôts commerciaux. Elles sont de ce fait soumises à une obligation de présentation des documents comptables et peuvent potentiellement faire l’objet d’une vérification de comptabilité.

6 . 3  -  La réglementation comptable


En conformité avec l'autorité des normes comptables, les associations doivent impérativement tenir une comptabilité, dont le degré et la nature seront fonction de la taille de l’association, de la source de ses financements (subvention, prêt bancaire, don,…), de son activité et enfin de l’exercice, ou non, d’une activité lucrative.

Ainsi selon la taille de l’association, les dirigeants tiendront :

  • soit une comptabilité de trésorerie (suivi chronologique des encaissements et des décaissements),
  • soit une comptabilité d’engagements, dans le but de rendre compte aux sociétaires, aux partenaires, aux financeurs, de l’utilisation d’une cotisation, d’une libéralité (subvention, apport, don, …).

6 . 3 . 1  -  Compter pour rendre compte


Présentation des comptes aux sociétaires

Une fois tous les 12 mois (au minimum) l’assemblée générale des adhérents va devoir, selon les statuts de l’association :

• approuver ou désapprouver la gestion de l’année écoulée pour les activités réalisées et les résultats de l’exercice financier, et ce en fonction des orientations qu’elle avait définies précédemment,
• voter le budget pour la période à venir et un rapport d’orientation qui constitueront les directives à suivre par les administrateurs qu’elle élira ou renouvellera,
• renouveler les membres du conseil d’administration suivant la périodicité prévue par les statuts.

La présentation des informations financières doit être compréhensible par tous, et comporter une permanence des méthodes de comptabilisation d’un exercice sur l’autre, malgré les changements fréquents de responsables.

Présentation des comptes aux partenaires et aux financeurs

Les dirigeants d’associations peuvent être amenés à communiquer des informations sur leurs actions, leurs activités, à des partenaires, dont certains vont les aider financièrement.

Il est nécessaire de leur communiquer des éléments financiers compréhensibles, respectant les mêmes principes que pour les adhérents (prudence, régularité, sincérité). Ces documents doivent témoigner de la réalité de l’association, de ses actions et de ses capacités de développement.

6 . 3 . 2  -  Compter pour comparer une année à l’autre, une structure à l’autre


Il est nécessaire d’analyser l’évolution des actions, des activités, quantitativement comme qualitativement.

Cette évolution ne peut se mesurer que si l’on compte régulièrement, avec des méthodes et des périodes identiques.

Cela permet de modifier ses choix de moyens, ses demandes de subventions, ses tarifs …

6 . 3 . 3  -  Compter pour prévoir et assurer la pérennité de l’association et de ses objectifs


En complément de l’évaluation qualitative des actions menées par l’association, l’analyse des données financières va permettre d’établir un diagnostic qui pourra faire apparaître soit :

  • un état de survie,
  • un fonctionnement équilibré,
  • des possibilités d’expansion
  • attirer l’attention des dirigeants sur les difficultés qui pourraient peser sur l’association.

6 . 3 . 4  -  Associations soumises au plan comptable


Certaines associations sont soumises au nouveau plan comptable des associations et fondations qu’elles doivent donc adopter pour la tenue et la présentation de leurs comptabilités.

Les principales associations concernées par le plan comptable général sont(cf. note : note 1) :

  • les associations bénéficiant d’une aide publique annuelle supérieure à 153.000 euros ;
  • les associations ayant une activité économique et remplissant certains critères
  • les associations exerçant une activité commerciale et fiscalisée des associations financées par des collectivités territoriales sur plus de 50 % de leur budget ou pour plus de 75.000 euros,
  • les associations percevant une aide publique supérieure à 23 000 euros
  • les associations reconnues d’utilité publique,
  • les organismes paritaires agréés,
  • les associations qui sollicitent l’agrément d’une autorité publique - les associations ayant pour but exclusif l’assistance, la bienfaisance, la recherche scientifique ou médicale et reconnues comme telles par arrêté,
  • les associations gérant des établissements du secteur sanitaire et social,
  • les associations d’intérêt général recevant des versements par l’intermédiaire d’associations relais,
  • les organismes faisant appel à la générosité publique,
  • les groupements politiques et les associations de financement électoral,
  • les associations exerçant une activité commerciale et fiscalisées aux impôts de droit commun,
  • les associations qui émettent des valeurs mobilières,
  • les groupements sportifs sous forme d’association à statut particulier, et les fédérations sportives.

Dans certains cas, les comptes des associations, c’est-à-dire le bilan et le compte de résultat et l’annexe (formant ensemble les comptes annuels), doivent obligatoirement être contrôlés par un commissaire aux comptes, lequel certifie lesdits comptes, sans ou avec réserves(cf. note : note 2).

Notes
  1. note 1 : http://www.associations.gouv.fr/704-comment-compter.html#.U2OhLFfn34x
  2. note 2 : http://www.associations.gouv.fr/887-quand-faut-il-nommer-un.html#.U2Okm1fn34w
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