Dresser un profil psychologique de ces femmes n’est pas aisé tant leur histoire est personnelle et singulière. En effet, l’abandon ne correspond pas à une situation sociale bien définie et contrairement aux idées reçues, ces femmes ne sont pas forcément socialement différentes de la population générale des femmes enceintes.
Si 15% sont des femmes isolées en situation de précarité, il est retrouvé dans 25% des cas, des femmes, sans difficulté matérielle qui peuvent vivre en couple et avoir déjà un enfant. Si ces femmes sont souvent peu ou pas autonomes, cependant 25% des femmes sont indépendantes financièrement.
La moitié des femmes concernées sont des femmes jeunes (<25 ans) et une femme sur dix est mineure.
Plus d’une femme sur cinq a des origines étrangères et notamment une origine maghrébine où la naissance d’un enfant en dehors du mariage représente encore une honte familiale inconcevable.
Une femme sur deux ne prévient pas le géniteur de la grossesse.
Dans la majorité des cas, les femmes ont pris conscience tardivement de leur grossesse après le délai légal de l’IVG. D’autres, se savent enceintes avant le délai d’IVG, mais craignent de dévoiler leur état en allant consulter et se décident trop tard pour demander une IVG.
Des situations comme le déni de grossesse peuvent constituer un motif d’abandon au moment de l’accouchement.
Par ailleurs, en 2010, l’étude de l’INED met en évidence que les motivations avancées le plus fréquemment se rapportent au père de naissance (43%) : séparation, violence ou refus d’avoir un enfant.
D’autres femmes évoquent leur situation économique et sociale précaire (28/%), ou leur jeune âge (19%) ; quelques femmes considèrent que l’enfant est un obstacle à leurs études ou à leur carrière. Enfin, la crainte du rejet familial ou de la communauté poussent des femmes à cacher leur maternité (11%).
Neuf femmes sur dix, qui se savaient enceintes, avaient pris la décision de remettre leur enfant à l’adoption avant l’accouchement. Pour d’autres, la volonté du secret s’inscrit dans l’instant de l’accouchement.
Dans 13% des cas, les femmes se rétractent au cours du délai des 2 mois.
De 2002 à 2010, le CNAOP a enregistré seulement 4916 demandes d’enfants « nés sous X » adoptés ou pupilles de l’Etat, en recherche d’identité de leurs parents d’origine, alors que le chiffre de 400 000 demandeurs potentiels vivants en France est évoqué.
Dans 86.9% les dossiers ont pu faire l’objet d’une clôture.
En 2010, les motifs de clôture des dossiers étaient pour :