Introduction

Actuellement, environ 40% des nouveau-nés ont une alimentation lactée. Ce taux augmente à environ 60% à un mois.
L’Académie française de médecine rappelle en 2009 dans son rapport sur l’alimentation du nouveau-né « la supériorité de l’allaitement maternel » sur l’alimentation lactée.
Il reste néanmoins essentiel de connaître les modalités de cette dernière. Ceci permet de répondre à toutes les situations de mise en place d’une alimentation lactée que ce soit initialement à la naissance par choix parental ou contre indication à l’allaitement maternel et ce, jusqu’à la diversification alimentaire.
Ainsi seront présentés dans un premier temps les besoins nutritionnels du nouveau-né pour dégager ensuite les modalités pratiques de l’alimentation lactée.

1  -  Les besoins du nouveau-né à terme

1 . 1  -  Les besoins en nutriments

La croissance rapide du nouveau-né nécessite des apports énergétiques précis :

  • 120 cal/kg/j de 0 à 3 mois
  • 110 cal/kg/j de 4 à 9 mois

Ces besoins énergétiques sont couverts par des apports précis en nutriments.

1 . 1 . 1  -  En protéines

L’apport en protéines doit être de :

  • 2 g/kg/j jusqu’à 3 mois,
  • 1,5 g/ kg/j jusqu’à 6 mois.

L’apport protéinique doit représenter environ 10% de l’apport énergétique total ingéré en tenant compte que l’absorption des protéines de lait de vache se fait à hauteur de 90%.

En raison de leurs biodisponibilités différentes, les protéines du lait de vache sont mieux absorbées que celles d’origine végétale (mais toujours moins que celle du lait maternel).

Les protéines apportées doivent réunir également des Acides Aminés essentiels (Leucine, Isoleucine, Valine, Lysine , Méthionine, Thréonine, Tyrosine , Phénylalanine) et des Acides Aminés comme l’Histidine, la Cystéine et la Taurine dont les carences peuvent limiter la croissance.

1 . 1 . 2  -  En glucides

L’apport en glucides doit être de 12 à 24gr/kg/j.
Les glucides doivent apporter 40% de l’apport énergétique total.

1 . 1 . 3  -  En lipides

L’apport en lipides doit être de 360 mg/kg/j.
Les lipides doivent apporter 50% de l’apport énergétique total.
A cause de la relative immaturité de la lipolyse intestinale du nouveau-né, les AG saturés à longues chaines sont mal absorbés.
L’apport doit se faire donc essentiellement par des triglycérides à chaines moyennes comportant également des AG essentiels à la croissance neuronale (acide linoléique et acide linolénique).

Les besoins en nutriments sont donc essentiels comme également des apports suffisants en fer, calcium, phosphore, magnésium et oligo-éléments ; tous couverts par l’alimentation lactée.

Il existe cependant une supplémentation en vitamines à prescrire en sus de l’alimentation.

1 . 2  -  Les besoins ou supplémentations en vitamines

1 . 2 . 1  -  La vitamine K1

Elle est indispensable à la synthèse de certains facteurs de la coagulation (II, VII, IX et X).
Elle prévient la maladie hémorragique du nouveau-né.
Tous les nouveau-nés reçoivent une supplémentation de 2 mg en Vitamine K1 per os à la naissance et entre le 2ème et le 7ème jour.
Par la suite, seuls les enfants allaités exclusivement au sein reçoivent une supplémentation hebdomadaire per os de 2 mg.
Les laits artificiels étant supplémentés en vitamine K1, il est inutile de prescrire cette vitamine dans le cadre d’une alimentation lactée ou mixte.

1 . 2 . 2  -  La vitamine D (calciférol)

Elle est indispensable au maintien de l’homéostasie phosphocalcique et à la minéralisation du squelette et prévient le rachitisme.
Cette vitamine est soit :

  • d’origine végétale (ergocalciférol ou vitamine D2)
  • d’origine animale (cholécalciférol ou vitamine D3)


Les laits artificiels étant déjà partiellement supplémentés en vitamine D, les apports quotidiens seront différents selon le mode d’alimentation.

Tableau récapitulatif sur la vitamine D
UI = Unités Internationales

Note : il existe des supplémentations en vitamine D :

  • en une seule prise pour plusieurs mois. Cette posologie peut être adaptée si le praticien doute de l’observance quotidienne.
  • associées à une supplémentation en fluor.

1 . 2 . 3  -  Le fluor

La supplémentation en fluor a une action de prévention de la carie dentaire par l'action systémique des fluorures.

Cependant, la maîtrise des apports fluorés est indispensable car la multiplication des sources potentielles de fluor (eau courante et minérale, sel fluoré, médicaments, brossage des dents à partir de 6 mois) peut conduire à des surdosages (fluorose).

En parallèle, 15 % des régions françaises ont une eau courante qui ne nécessite pas une supplémentation en fluor avec des taux au-delà de 0,3 mg/L. Les parents peuvent se renseigner en mairie pour connaître la composition chimique de leur eau du robinet.

Tableau récapitulatif sur le Fluor

La dose ne doit pas dépasser 1mg de fluor par jour d’où l’intérêt d’un bilan d’apports fluorés à réaliser avant toute prescription.

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