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Des données récentes
A la suite d'études internationales montrant que les morts inattendues d’aujourd’hui diffèrent de celles observées jusque-là, Bloch et coll. (épidémiologistes à l'InVS), réalisent entre octobre 2007 et septembre 2009, une étude épidémiologique dans 17 départements français volontaires représentant près de 40 % des naissances en France et les 13 centres de référence s'y rattachant. Ils recensent au total 281 morts inattendues de nourrissons. Finalement, 220, survenues chez des nourrissons de moins de 1 an, sont étudiées. Le taux moyen de MIN est de 40,1/1000 000 naissances vivantes
Comme dans des études antérieures, les auteurs retrouvent une forte prédominance de garçons avec un sexe ratio M/F = 1,86, un âge médian de 3 mois (86 % avant 6 mois) et un pic hivernal. La répartition géographique du taux de MIN est identique à celle retrouvée en 2005 : un taux plus important dans le nord de la France et plus bas en Île de France et dans les départements du sud. Ils retrouvent les facteurs de risque connus que sont la prématurité (17 % contre 6 % en population générale) et l’hypotrophie (19 % contre 7,2 % en population générale). Les deux tiers des décès sont survenus au domicile.
Les examens post-mortem permettent d'identifier une cause au décès dans 33,8 % (n=72) des cas.
Elles sont multiples : respiratoires, digestives ; on note aussi 1 méningite, 1 péricardite et 1 septicémie.
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Les accidents de couchage :
Parmi les 72 décès expliqués, un quart est dû à une asphyxie liée au couchage et/ou à la literie, et aurait donc pu être évité : nourrissons coincés entre le matelas trop petit pour le lit et le bord du lit en toile (souvent un lit d’appoint), enfants asphyxiés le nez dans le matelas, en couchage ventral sur support mou (couverture, oreillers, matelas d’adulte), enfouis sous une couverture ou couette ou dans une pièce trop chaude. «Ce sont des décès totalement évitables», insiste le Dr Juliette Bloch.
1 décès est directement lié à la maltraitance. Toutefois, 8 enfants sont suspectés de maltraitance sans que le dossier n’ait pu être conclu, ainsi que 2 autres dirigés directement vers l’institut médicolégal. Cela représente 11 enfants décédés dans un contexte suspect, ce qui représente un total de 5% des MIN de moins d’1 an incluses dans l’enquête. En l’absence d’autopsie, d’imagerie et de fond d’œil, on ne peut exclure que certains cas de maltraitance soient passés inaperçus.
Parallèlement, une enquête qualitative sur les difficultés rencontrées au cours de l’enquête est menée à la fin de l’étude auprès des SMUR et des centres de référence.
Les auteurs concluent : « Un faible nombre d’enfants n’a été ni inclus ni exploré : cette première enquête prospective a montré la faisabilité d’un recueil de données sur le lieu du décès et un bon taux de transferts en Centre de référence. Le recueil des informations sur le lieu du décès a été très utile aux médecins des Centres de référence et fait partie des recommandations de la HAS. Toutefois, les départements participants étaient volontaires, ce qui surestime probablement la qualité des pratiques. Les investigations post-mortem n’étaient pas parfaitement en accord avec les recommandations de la HAS, notamment pour la réalisation de l’autopsie et de l’imagerie cérébrale, pouvant conduire à méconnaître une mort violente ou naturelle expliquée. Le taux d’autopsies a toutefois progressé depuis la création des Centres de référence. Certains examens étaient difficiles à réaliser techniquement comme les prélèvements urinaires, la ponction lombaire, la ponction de la chambre antérieure de l’œil, ou encore le fond d’œil. D’autres examens posaient le problème de l’utilisation pour des enfants décédés du plateau technique dédié aux personnes vivantes »
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