Introduction

Considérée depuis la médicalisation de l’accouchement comme un acte chirurgical largement recommandé, la réalisation de l’épisiotomie ou incision périnéale avait comme principaux objectifs de diminuer la morbidité néonatale et maternelle notamment en limitant les risques de lésions sévères du périnée et prévenant la survenue ultérieure de troubles de la statique pelvienne.
Cependant, l’intérêt de l’épisiotomie préventive a été remis en question par des publications soulignant l’augmentation du risque de lésions rectales et du sphincter anal après épisiotomie.

D’une pratique quasi-systématique, elle est devenue depuis les années 90, une pratique plus rare suivant rapidement les recommandations internationales et nationales ; même si les habitudes mondiales vis à vis de ce geste chirurgical présentent de grandes variabilités quant à la technique et l’incidence. Une prévalence inférieure à 30% est recommandée.

En fait depuis 2005, elle est devenue un acte individuel, réalisé en accord avec la patiente après informations nécessaires, conformément aux recommandations de Haute Autorité de Santé (HAS) et du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens de France (CNGOF).
Elle reste cependant dans la population une pratique redoutée par les femmes enceintes.

Le code de la santé publique définit la profession de sage-femme dans les termes suivants «comporte la pratique des actes nécessaires …à la pratique de l’accouchement… »,
Pour l’application de ces dispositions, la sage-femme est donc autoriser à pratiquer conformément à l’article R.4127-378, notamment "l’épisiotomie, la réfection de l’épisiotomie non compliquée et la restauration immédiate des déchirures superficielles du périnée".

1  -  Les techniques d’épisiotomie

1 . 1  -  Préparation

Comme tout acte chirurgical, la pratique de l’épisiotomie nécessite une aseptie rigoureuse et l'utilisation d’un matériel stérile conditionné spécifiquement afin de limiter le risque d'infection du site opératoire.
Au moment de l’installation de la parturiente pour l’expulsion, une préparation vulvo-périnéale en quatre temps sera réalisée :

  1. nettoyage avec un savon antiseptique,
  2. suivi d’un rinçage,
  3. puis d’un séchage,
  4. et enfin l’application d’un antiseptique de même gamme,
  5. si nécessaire, l’ébarbage des poils ou une tonte chirurgicale sera préférée plutôt qu’un rasage.


Cette préparation périnéale systématique pour chaque accouchement, sera complétée par l’installation d’un champ sous le siège et sur le ventre ainsi que d’un badigeonnage complémentaire juste avant le geste chirurgical.
Concernant le praticien, sage-femme ou obstétricien, les mesures d’hygiène sont celles utilisées pour l’accouchement :

  • lavage chirurgical des mains
  • blouse ou tablier
  • port d’un masque à visière ou lunettes de protection
  • utilisation des gants stériles à usage unique.
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