3 . 3  -  Le placenta glande endocrine


La sphère choriale puis le placenta secrètent les hormones nécessaires au maintien de la grossesse et au développement fœtal :

1) Hormones protéiques

H.C.G. ou hormone gonadotrophique chorionique (prolans) :

C'est une glycoprotéine sécrétée par les cellules du syncytiotrophoblaste, dès leur différenciation, qui prennent ainsi progressivement le relais du corps jaune de grossesse : sa sécrétion précoce assure le maintien du corps jaune et stimule la stéroïdogénèse.

À partir de la troisième semaine le taux de sécrétion est suffisant pour permettre les réactions biologiques et surtout immunologiques de grossesse : le taux dans les urines de 24 h atteint 10 000 U.I.

Ultérieurement, la sécrétion de cette hormone atteint son maximum entre la huitième et la douzième semaine de  grossesse (taux urinaire : 100 000 U.1./24 h)  puis diminue pendant toute la grossesse.

H.C.S. ou hormone chorionique somato-mammotrophique :

Sécrétée par le syncytiotrophoblaste, elle est décelable à partir de la 5éme-7éme semaine et augmente régulièrement jusqu'à la 36ème/37ème semaine.  Encore appelée Hormone lactogène placentaire (HPL) , sa structure est très proche de l'Hormone de croissance (GH) dont elle compense le déficit dans le sang circulant maternel.

S.P.1. ou « specific pregnancy β1 glycoprotein » :

Cette hormone également sécrétée par le syncytiotrophoblaste apparaît dans le plasma maternel dès la deuxième semaine et augmente régulièrement jusqu'à la fin  de la grossesse.

Des dosages radio-immunologiques, réa-lisables dans des laboratoires spécialisés, permettent de déceler dès la deuxième semaine du développement dans le plasma maternel la présence de certaines de ces hormones (S.P.l. et chaîne ß de l'H.C.G.) et de faire le diagnostic de grossesse avant la survenue du retard de règles.

PAPP-A ou « Pregnancy  Associated Plasma  Protein A » :

Elle est présente dans le plasma maternel au cours de la grossesse,  secrétée par les cellules trophoblastiques  mais aussi dans d'autres organes.

2) Hormones stéroïdes

Progestérone : la sécrétion placentaire prend le relais de celle du corps jaune gravidique à partir de la onzième semaine et augmente progressivement pendant toute la gestation.

Oestrogènes : la sécrétion placentaire ne devient  importante qu’à partir de la douzième semaine de grossesse. Auparavant, la sécrétion œstrogénique du corps jaune est faible et dépend d'une stimulation placentaire. Cela permet d'exercer une surveillance biologique des œstrogènes urinaires en début de grossesse : une excrétion urinaire > 100 μg/24 h signifie que la femme est enceinte (le taux atteint 500 μg/24 h à partir de la douzième semaine).

3) La surveillance des taux de sécrétion de ces différentes hormones (dosages plasmatiques et urinaires) est un complément utile aux données cliniques et écho-tomographiques pour suivre l'évolution de la grossesse et indirectement le développement du fœtus. Les dosages, au cours du premier trimestre de la grossesse des HCG,  en particulier de la fraction libre β, et de la PAPP-A sont utilisés également comme indicateurs biologiques pour le dépistage des aneuploïdies.

Figure 13 : L'embryon dans sa sphère choriale (fin de la 4°semaine)
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