Introduction

Alors que chez la mère apparaissent les signes cliniques  et biologiques de grossesse, la troisième semaine du développement embryonnaire est caractérisée par des modifications intervenant :

  • au niveau des annexes : évolution de la sphère choriale et formation des ébauches vasculo-sanguines et sexuelles dans le mésenchyme extra-embryonnaire  et
  • au niveau du disque embryonnaire : mise en place du troisième feuillet, le chordo-mésoblaste et différenciation de la plaque puis de la gouttière neurale à l’origine du système nerveux.

1  -  CHEZ LA MÈRE


La troisième semaine du développement est  celle du diagnostic de la grossesse :

Figure 1 : Diagnostic de la grossesse

1 . 1  -  Un signe clinique, l'aménorrhée


Un signe clinique, l'aménorrhée, sera d'autant plus évocateur qu’il sera associé,  en fin de troisième semaine,  à d'autres signes:  tension et gonflement des seins, nausées et vomissements, constipation et pollakiurie.

1 . 2  -  Du point de vue biologique


Il est possible de mettre en évidence dans les urines de la mère les gonadotrophines (H.C.G.), secrétées par le syncytiotrophoblaste au niveau de la sphère choriale et qui ont pour action de transformer le corps jaune en corps jaune gestatif. Pour le diagnostic, il est habituel d’utiliser  des réactions immunologiques :

Elles font appel à deux solutions :

  • une solution A constituée par du sérum d'un animal immunisé vis‑à‑vis des gonadotrophines humaines (sérum + anticorps antigonadotrophines humaines) et
  • une solution B constituée par des hématies recouvertes de gonadotrophines humaines.

(La solution A est donc capable d'agglutiner les hématies contenues dans la solution B).

La réaction consiste dans un premier temps à mélanger la solution A avec de  l’urine de la femme :

a ‑ si la femme n'est pas enceinte les anticorps antigonadotrophines de la solution A restent libres et lorsque dans le deuxième temps on ajoute la solution B on observe une agglutination des hématies.

b ‑ si la femme est enceinte les anticorps antigonadotrophines se fixent sur les gonadotrophines contenues dans l'urine. Lorsque dans le deuxième temps on ajoute la solution B, les hématies ne sont pas agglutinées.

Ces tests sont simples à utiliser et lisibles en deux heures ; leur spécificité est satisfaisante (environ 1 % de faux positifs) mais ils sont peu sensibles et le risque de faux négatifs n'est pas négligeable.

En cas de doute on peut répéter le test quelques jours plus tard ou faire appel à des méthodes plus compliquées mais plus sensibles (dosages radio‑immunologiques).

Figure 2 : Les tests immunologiques de grossesse

Les réactions biologiques de grossesse sont devenues exceptionnelles

Elles reposaient sur le principe suivant : l’injection de sérum ou d'urine de femme enceinte contenant des gonadotrophines à un animal femelle impubère (lapine, rate, souris…) ou séparé du mâle , provoque des modifications caractéristiques du tractus génital : congestion des trompes, hyperhémie et apparition de follicules hémorragiques au niveau des ovaires. Ces réactions sont sensibles et évitent les faux négatifs mais le résultat n’est lisible qu’en deux à cinq jours après sacrifice de l’animal.

1/10