3  -  Virus de l'hépatite B (VHB)

3 . 1  -  Caractéristiques virologiques

Le virus de l’hépatite B (VHB) est un virus enveloppé de 42 nm qui appartient à la famille des Hepadnavirus.
Son génome est un ADN de 3 200 nucléotides circulaire double brin comportant un brin long et un brin court. Il s’agit d’un génome de petite taille avec un cadre de lecture partiellement chevauchant.
Ce génome contient quatre gènes appelés S, C, P et X.


Le gène S code pour la « protéine majeure » de l’enveloppe et porte l’antigénicité HBs.

La région P code pour l’enzyme ADN polymérase nécessaire à la réplication de l’ADN viral. La fonction du gène X est mal connue.

La  région C code pour un polypeptide portant les déterminants antigéniques HBc et HBe.
Le meilleur marqueur de multiplication virale est la détection de  l’ADN viral (ADN VHB) dans le sérum.

3 . 2  -  Épidémiologie

L’hépatite B représente un des principaux problèmes de santé publique dans le monde. Environ 2 milliards de personnes (un tiers de la population mondiale) ont des marqueurs sérologiques indiquant l’existence d’une infection ancienne (et guérie) ou une infection chronique (persistante) par le virus de l’hépatite B (VHB), et environ 350 millions de personnes ont une infection chronique par le VHB.

La morbidité et la mortalité de l’hépatite B sont liées au risque d’évolution vers une cirrhose (25 %) avec le risque de complications létales (insuffisance hépatique grave ou carcinome hépatocellulaire) responsables de plus d’un million de morts par an dans le monde.
Le carcinome hépatocellulaire est un des cancers les plus fréquents dans le monde et le VHB est responsable de 75 % de ces cancers.

Il existe 4 principaux modes de contamination par le VHB :
– la transmission verticale de la mère à l’enfant lors de l’accouchement ;
– les relations sexuelles, hétérosexuelles ou homosexuelles (infection sexuellement transmissible) ;
– les contacts avec du sang ou des dérivés du sang lors d’actes médicaux (transfusion sanguine, chirurgie, hémodialyse, actesinvasifs, acupuncture, soins dentaires, etc.) ou de toxicomanie intraveineuse, ou tatouages ou piercing ;
– les contacts dans la famille ou dans une collectivité. La transmission se fait le plus souvent par le partage d’objets de toilette ou par lésions cutanées.

Dans les zones de haute prévalence (8 % à 20 %) (Asie du Sud-Est, Afrique sub-saharienne, Chine et Amazonie), la contamination a généralement lieu à la naissance (transmission verticale) ou au cours des premières années de vie (transmission horizontale).Dans les zones de faible prévalence (moins de 2 %) (Europe de l’Ouest et du Nord, Amérique du Nord, Australie), la contamination survient surtout à l’âge adulte, essentiellement par voie sexuelle ou parentérale.

(1) Epidémiologie de l’Hépatite B. Modes de transmission.

3 . 3  -  Hépatite aiguë B

L’incubation est longue, de 6 semaines à 4 mois.

L’infection par le VHB peut entraîner une hépatite aiguë plus ou moins sévère, voire fulminante, une hépatite chronique qui peut être active avec un risque d’évoluer vers une cirrhose et un carcinome hépatocellulaire (CHC).

La proportion de cas symptomatiques de l’hépatite aiguë B augmente avec l’âge alors que le risque de passage à une infection chronique diminue (fig. 4.1). En effet, lorsqu’elle a lieu à la naissance ou durant la petite enfance, l’infection par le VHB entraîne en règle générale une hépatite aiguë asymptomatique mais est associée à un risque élevé (de 90 % à la naissance à 30 % à 4 ans) d’évolution vers une infection chronique.

Inversement, lorsqu’elle a lieu après 5 ans, l’infection par le VHB peut entraîner une hépatite aiguë symptomatique (30 % à 50 % des cas) et est associée à un risque faible d’évolution vers une infection chronique (5 % à 10 %). L’hépatite fulminante est rare (entre 1 % et 0,1 % des cas symptomatiques). Une fois le diagnostic d’hépatite fait, l’infection par le VHB est évoquée sur la
notion de contage ou de groupe à risque. Le diagnostic est affirmé par la présence de l’antigène HBs. L’IgM HBc est présent dans l’hépatite aiguë B mais peut l’être aussi au cours des réactivations.

L’hépatite B fait partie des infections sexuellement transmissibles et doit faire rechercher systématiquement une infection par le virus VIH et la syphilis.

Figure 4.1 : Hépatite B chronique : histoire naturelle
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