Au premier trimestre de la grossesse :
– les vomissements sont fréquents (jusqu’à 50 % des femmes) et considérés comme physiologiques s’ils n’entraînent pas de retentissement sur l’état général ; ils peuvent précéder la connaissance de la grossesse. Ils disparaissent d’eux-mêmes ;
– l’hyperemesis gravidarum (vomissements gravidiques) (3,5 pour 1 000 grossesses) est la forme la plus sévère des vomissements de la grossesse avec déshydratation, pertes ioniques et dénutrition. Il y a une cytolyse et/ou une cholestase parfois ictérique. La cause reste inconnue, bien qu’une origine psychogène soit suspectée. Toutes les anomalies
disparaissent à l’arrêt des vomissements.
Au troisième trimestre de la grossesse :
– soit cause non liée à la grossesse ;
– soit cause spécifique : stéatose aiguë gravidique (0,01 % des grosseses), pré-éclampsie. Ces deux situations sont des urgences thérapeutiques.
On distingue 3 types de vomissements induits par la chimiothérapie :
– aigus (< 24 h après le début du traitement) ;
– retardés (> 24 h après le début du traitement) ;
– anticipés (avant administration).
Le potentiel émétisant des chimiothérapies dépend du produit et de la dose (le % indique la fréquence des vomissements) :
– risque émétique fort (> 90 %) : cisplatine, cyclophosphamide à forte dose ;
– risque moyen : (30-90 %) : oxaliplatine, carboplatine, cyclophosphamide à plus faible dose, adriamycine ;
– risque faible (10-30 %) : 5-fluorouracile, méthotrexate, taxanes, mitomycine ;
– risque minime (< 10 %) : bléomycine, bévacizumab, vinblastine, vincristine, gemcitabine.
Les facteurs qui augmentent le risque sont le mode d’administration (bolus plus émétisant qu’une perfusion continue), l’anxiété (surtout pour les vomissements anticipés), le sexe féminin, l’âge jeune et les vomissements lors de chimiothérapies antérieures (d’où l’importance de prévenir correctement les vomissements dès la première cure de chimiothérapie).