L’interrogatoire qui est le temps principal de l’examen doit préciser :
– le mode de début de la diarrhée : le début soudain de la diarrhée sur fond de transit normal élimine les exacerbations de diarrhées chroniques fluctuantes, souvent de nature fonctionnelle ;
– le contexte épidémique et en particulier l’existence d’autres cas dans l’entourage, les éventuels comportements alimentaires à risque (tableau 15.I), et la notion de voyage récent ;
– toutes les prises médicamenteuses au moment de l’examen et dans les 2 mois précédents, en particulier :
– les caractéristiques des selles, en particulier leur éventuel caractère abondant cholériforme et la présence ou non d’un syndrome dysentérique ;
– les terrains à risque, en particulier les valvulopathies à risque d’endocardite et les situations d’immunodépression avérée (infection par le VIH avec moins de 200 lymphocytes CD4/mm3, chimiothérapie anti-cancéreuse en cours, déficit immunitaire congénital) ;
– les signes associés : douleurs abdominales (spasmes banals précédant les selles ou douleurs localisées), fièvre, signes articulaires, cutanés, etc.
L’examen physique cherche en principe des signes de gravité de la diarrhée :
– syndrome septicémique (fièvre supérieure à 39 °C ou hypothermie, frissons), avec au maximum un tableau de choc septique ;
– la pesée du malade permet de mesurer la perte de poids soudaine du patient et de l’exprimer en pourcentage du poids habituel. Les pertes digestives par diarrhée comportent de l’eau (environ 200 mL d’eau par selle au cours des diarrhées aqueuses cholériformes), du sodium (environ 50 mmol/L), du potassium et des bicarbonates. Les vomissements aggravent les pertes et limitent les apports. À l’examen, on cherche donc des signes de :
Au maximum est réalisé un tableau de choc hypovolémique avec pression artérielle systolique < 90 mmHg, tachycardie > 120/min avec pouls filant, oligurie, marbrures cutanées, temps de recoloration cutanée > 3 secondes, extrémités froides et pâles.
L’examen physique de l’abdomen est le plus souvent normal ou ne met en évidence qu’une sensibilité diffuse à la palpation abdominale. Rarement, il peut mettre en évidence :
– une sensibilité élective, voire une défense de la fosse iliaque droite qui font évoquer une inflammation iléo-colique droite ;
– un météorisme abdominal permanent et douloureux faisant évoquer une dilatation colique aiguë, compliquant elle-même une colite infectieuse ;
– des signes extra-digestifs (éruption cutanée, signes articulaires, etc.).