Introduction

Les algies pelviennes aiguës et chroniques, qu'elles soient permanentes ou répétées à intervalles plus ou moins réguliers, sont une des causes les plus courantes de consultation en gynécologie. Elles sont difficiles à interpréter et à traiter : la douleur pelvienne peut révéler de très nombreuses affections de la sphère génitale, mais aussi des systèmes digestif, urinaire ou ostéo-articulaire. En outre, les pelvialgieDéfinitionDouleur pelvienne chronique.s de la femme constituent fréquemment l'expression de conflits psychologiques somatisés dans cette zone pelvigénitale.

On distingue les douleurs chroniques faisant craindre une salpingiteDéfinitionInflammation d'une, ou des deux (dans 60 % des cas) trompes de Fallope. Infections sexuellement transmissibles, gonocoques et chlamydiae sont principalement en cause. chronique (voir salpingite), une endométrioseDéfinitionPrésence de cellules endométriales en dehors de la cavité utérine (cavité péritonéale et ovaire). L'endométriose est une maladie bénigne mais incurable, encore mystérieuse pour la communauté médicale. Ni son origine, ni son remède ne sont déterminés à ce jour, bien que plusieurs hypothèses aient été émises (notamment le rôle du reflux d'endomètre par les trompes de Fallope dans la cavité pelvienne, lors des règles). 80 % des endométrioses ont une localisation ovarienne. Les lésions d'endométriose, outre la sphère gynécologique, peuvent également se situer sur les organes digestifs, dont le rectum, sur la vessie, voire sur les reins. Dans de rares cas, des atteintes pulmonaires se produisent. (voir endométriose)…, des douleurs aiguës faisant craindre une GEU (voir grossesse extra-utérine), une torsion d'annexe, une salpingite aiguë, une appendicite voire une pyélonéphriteDéfinitionInfection bactérienne des voies urinaires hautes, touchant donc le bassinet (pyélite) et le parenchyme rénal (néphrite), compliquant ou s'associant à une infection et/ou inflammation des voies urinaires basses. La contamination des voies urinaires se fait par voie ascendante à partir des flores digestive, génitale et cutanée. Les germes les plus fréquemment rencontrés sont des Bactéries Gram Négatif (BGN) types entérobactéries, Escherichia coli en tête. La pyélonéphrite est plus fréquente chez les femmes de 15 à 65 ans mais peut également se rencontrer à tout âge, ainsi que chez les hommes. Le diagnostic chez la personne jeune est généralement facile, il repose sur la clinique (apparition d'une fièvre et d'une douleur lombaire unilatérale dans les suites d'une cystite mal soignée), sur les examens biologiques (principalement la présence de germes à l'ECBU) et d'imagerie (échographie rénale et radiographie de l'Abdomen Sans Préparation (ASP) à la recherche d'un obstacle, de lithiase, de signe de complications). La prise en charge dépend de l'existence de signes de gravité ou de complications associées. Le traitement repose sur l'antibiothérapie, à débuter d'emblée, initialement probabiliste puis secondairement adapté à l'antibiogramme..

Le rôle du médecin, particulièrement difficile, comporte l'évaluation de ce qui est organique dans ce syndrome douloureux.

Il est indispensable, pour mener à bien l'exploration d'une douleur pelvienne, d'utiliser à bon escient les ressources des examens cliniques et des explorations complémentaires adaptées à chaque cas ; mais l'élément essentiel est l'interrogatoire notamment dans les douleurs chroniques.

1  -  Quels sont les éléments d'orientation diagnostique tirés de l'examen clinique ?

1 . 1  -  Interrogatoire

Il permet d'identifier les deux principaux éléments d'orientation :


Les autres caractéristiques des douleurs seront précisées :

  • allure évolutive, position antalgique, efficacité de certaines classes d'antalgiques,
  • siège, irradiations,
  • type : tiraillement, déchirures (torsion d'annexe), coup de poing, pesanteur,


Les antécédents :

1 . 2  -  Examen clinique

Il comporte :

1 . 3  -  Examens complémentaires

Les examens réalisés assez facilement sont :


D'autres examens seront réalisés en fonction du contexte et des éléments d'orientation tirés de l'examen clinique (interrogatoire).

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