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Syphilis
Direction Générale de la Santé. Syphilis [Internet]. Ministère de la Santé; 2002. Direction Générale de la Santé. Syphilis [Internet]. Ministère de la Santé; 2002.
L'association syphilisDéfinitionSyphilis ou vérole : Maladie vénérienne, infectieuse et contagieuse, due au tréponème pâle. Elle se manifeste par un chancre initial et par des atteintes viscérales et nerveuses tardives, certaines manifestations survenant plusieurs années après la contamination. (voir syphilis (dermatologie)) et grossesse est rare en France. Chez la femme enceinte, le risque principal est la syphilis congénitale. Celle-ci est liée à une contamination fœtale hématogène par voie transplacentaire de la deuxième moitié de la grossesse.
Malgré l'existence d'une antibiothérapie efficace depuis plus de 50 ans, et d'un dépistage systématique au cours de la grossesse, la syphilis congénitale persiste encore, en particulier au sein des populations défavorisées, mal suivies ou à risque de contamination élevé.
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Risques pour le ftus
La transmission du spirochèteDéfinitionBactérie très mobile ayant la forme d'une petite hélice (hélicoïdale). La spirochétose est le nom donné aux maladies dues aux différentes variétés de spirochètes. Parmi celles-ci, on peut citer (liste non exhaustive) : la leptospirose ictéro-hémorragique, la fièvre des marées, l'angine de Vincent, les fièvres récurrentes, la broncho-spirochétose de Castellani, le sodoku. est transplacentaire, et s'effectue classiquement après 16 à 18 SA. La syphilis n'entraîne pas de malformations, ni de fausses couches du premier trimestre. Le traitement avant le quatrième mois évite tout risque d'atteinte fœtale.
Après le 4e mois, le tréponèmeDéfinitionGenre de bactéries appartenant à la famille des Spirochaetaceae. peut provoquer un avortement tardif, un accouchement prématuré ou une mort in utero dans 40 % des cas.
Le risque de transmission materno-fœtale de l'infection est estimé entre 30 à 60 % en l'absence de traitement. Une syphilis congénitale peut être latente ou s'exprimer par des lésions polyviscérales : lésions cutanéo-muqueuses avec pemphigus palmoplantaireDéfinitionSyphilis bulleuse présente à la naissance sur les paumes et les plantes. Ces bulles contiennent un liquide trouble et, en séchant, se transforment en croûtes qui tombent en laissant une cicatrice arrondie. et syphilidesDéfinitionNom donné aux affections cutanées qui sont sous la dépendance de la syphilis., hépatomégalieDéfinitionAugmentation du volume du foie, palpable sous le rebord costal droit. Elle s'évalue en nombre de diamètre de doigts entre le rebord inférieur des côtes et le rebord inférieur du foie. Au-delà de la hauteur d'une paume, l'hépatomégalie est importante. Elle est calculable par la flèche hépatique (somme de la longueur du débord hépatique sous-costal + matité sous-costale). (voir hépatomégalie), atteinte méningée, lésions osseuses.
Pour la mère, la grossesse ne modifie pas la symptomatologie de la syphilis.
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Diagnostic différentiel d'une sérologie positive
Les circonstances du diagnostic de syphilis sont variables :
Le diagnostic bactériologique est envisageable en cas de lésions cutanées par prélèvement des sérosités sur le chancre ou les lésons cutanées. Le tréponème est retrouvé à l'examen direct à l'
ultramicroscopeDéfinitionVariété de microscope qui permet, grâce à un éclairage spécial (faisceau lumineux très intense et perpendiculaire à l'axe d'observation), de voir des objets qui ont des dimensions très petites et qu'il est impossible de voir même à de très forts grossissements. (à fond noir).
Le diagnostic sérologique est réalisé pour le dépistage lors du premier examen prénatal. La loi impose
la mise en œuvre de deux réactions : un test antigène cardiolipidique et un autre avec un antigène tréponémique.
Les deux réactions habituellement utilisées sont le
VDRL et le
TPHA.
- Si le VDRL et le TPHA sont négatifs, il n'y a pas de syphilis, sauf s'il s'agit d'une contamination récente. Le FTA-absDéfinitionFTA-abs (Fluorescent Treponemal Antibody Absorption) : Test tréponémique pour la syphilis. peut dans ce cas être positif, avec présence d'IgM.
- Si le VDRL et le TPHA sont positifs, en l'absence de signes cliniques ou d'antécédent de syphilis, c'est la valeur quantitative de ces deux tests qui permet d'estimer le stade de l'infection. En particulier, un VDRL fortement positif est en faveur d'une syphilis active, primaire ou secondaire.
- Si le VDRL est positif et le TPHA négatif, il s'agit d'une réaction faussement positive (grossesse, virose, trépanomatoses non syphilitiques…). On peut donc être rassuré dans notre situation si le TPHA est négatif.
- Si le VDRL est négatif et le TPHA positif, il s'agit le plus probablement d'une cicatrice sérologique, ou bien d'une syphilis débutante => à renouveler.
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Traitement
On utilise des pénicillines à effet retard et élimination lente :
- Extencilline : 2,4 millions d'unités, renouvelé 8 jours plus tard,
- Biclinocilline : 1 million d'unités par jour pendant 15 jours.
On fera deux cures pendant la grossesse, la première le plus tôt possible, la deuxième à la fin du 6
e mois.
En cas d'allergie à la pénicilline, on peut utiliser l'érythromycine : 500 mg 4 fois par jour pendant 30 jours.
À la naissance, il faudra faire un examen anatomo-pathologique du placenta
(voir placenta) et une sérologie (
FTA-abs, avec recherche d'IgM), dans le sang du cordon pour rechercher une atteinte fœtale. Dans ce cas, un traitement de l'enfant sera instauré.
Haute Autorité de Santé (HAS). Évaluation a priori du dépistage de la syphilis en France. HAS; 2007 May. Haute Autorité de Santé (HAS). Évaluation a priori du dépistage de la syphilis en France. HAS; 2007 May.
Nizard J, Benoist G., Syphilis et grossesse. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction. 2008 Mar;37(S1):29-33. Nizard J, Benoist G. Syphilis et grossesse. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction. 2008 Mar;37(S1):29-33.
Parent R, Dionne M., Le dépistage de la syphilis chez la femme enceinte. Institut national de santé publique du Québec; 2006. 10 p. Parent R, Dionne M. Le dépistage de la syphilis chez la femme enceinte. Institut national de santé publique du Québec; 2006. 10 p.
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