Le gène CFTR a été cloné en septembre 1989. Très rapidement la mutation la plus fréquente du gène a été identifiée – la délétion F508del – et aujourd’hui plus de 1800 mutations ont été rapportées dans ce gène. Le développement des techniques de biologie moléculaire nous permet désormais en quelques jours d’identifier l’une de ces 1800 mutations et de confirmer ou d’infirmer dans les meilleurs délais un diagnostic de mucoviscidose chez une personne suspectée d’être porteuse de la maladie. Nous pouvons également écarter, chez les conjoints de sujets hétérozygotes, la probabilité d’être porteurs et modifier de façon considérable cette probabilité (si on a pu écarter 95 % des mutations, le risque d’être porteur passe de 1/30 à 1/600).
L’organisation de la prise en charge du diagnostic moléculaire de la mucoviscidose a été bien structuré en France grâce à l’organisation en réseau mise en place par les laboratoires français et ce grâce aux financements de la DHOS (Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins). Cette organisation du diagnostic moléculaire, la mise en place du dépistage systématique en période néonatale, conjointement avec la mise en place des CRCM organisant la prise en charge clinique des enfants au sein de service dédié et spécialisé dans la prise en charge de la maladie , tout cela a contribué à améliorer notoirement l’espérance de vie des enfants atteints de mucoviscidose en France (41). Les laboratoires de génétique moléculaire se répartissent en trois niveaux de compétence : les laboratoires de niveau 1 peuvent étudier à l’aide d’un kit les principales mutations du gène, les laboratoires de niveau 2 peuvent rechercher les mutations rares et les laboratoires de niveau 3 sont les laboratoires de référence en charge des dossiers difficiles, de la formation et de la veille technologique. Ces derniers sont au nombre de quatre en France (CHRU Brest – Claude Férec ; APHP, Hôpital H. Mondor, Créteil – Michel Goossens ; CHRU Montpellier – Mireille Claustres ; APHP, Hôpital Cochin, Paris – Thierry Bienvenu).
Ce maillage du territoire permet d’offrir aux patients, quelle que soit leur situation en France, un diagnostic moléculaire de qualité permettant de donner aux patients et à leur famille un conseil génétique éclairé. Conseil génétique qui peut être simple dans le cadre de couples à risque de 1/4; avec des mutations connues, mais qui peut s’avérer complexe lorsque l’on se trouve confronté à la présence de mutations rares dont l’impact sur la fonction n’est pas prouvé.
Enfin la connaissance du gène, de la protéine et la meilleure compréhension de la physiopathologie de la maladie, permettent d’entrevoir le développement de thérapies spécifiques des dysfonctionnements de la protéine CFTR.