3  -  Diagnostic étiologique

L'interrogatoire et l'examen clinique permettent, dans la plupart des cas, une bonne orientation diagnostique confirmée par les examens complémentaires, en particulier immunopathologiques.

3 . 1  -  Interrogatoire

Il recherche :

  • la prise de médicaments possiblement inducteurs :
    • D-pénicillamine, inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) au cours des pemphigus,
    • diurétiques épargnant le potassium au cours de la pemphigoïde bulleuse ;
  • les antécédents personnels ou familiaux de maladies auto-immunes,
  • l'âge de début (pemphigoïde bulleuse touchant habituellement des sujets très âgés),
  • les signes fonctionnels : prurit (fréquent dans la pemphigoïde bulleuse),
  • les circonstances d'apparition : grossesse pour la pemphigoïde gravidique,
  • l'existence d'un terrain débilité : notamment maladies neurologiques grabatisantes (accident vasculaire cérébral [AVC], démence), diabète ou insuffisance cardiaque, source de complications évolutives.

3 . 2  -  Examen clinique

Il constate :

  • l'aspect des bulles (tendues ou flasques) et leur taille ;
  • l'état de la peau péribulleuse (saine ou érythémateuse) et signes cutanés associés ;
  • l'existence d'un signe de Nikolsky (évocateur de pemphigus) ;
  • la topographie des lésions cutanées ;
  • l'existence éventuelle de lésions muqueuses externes (buccale, conjonctivale, génitale) ;
  • l'étendue des lésions (bulles, érosions), nombre moyen de nouvelles bulles quotidiennes ;
  • l'éventuelle surinfection locale ;
  • le retentissement sur l'état général (signes de déshydratation ou d'infection systémique).


Toute forme étendue ou rapidement évolutive impose une hospitalisation en service spécialisé.

3 . 3  -  Examens complémentaires

On pratiquera :

  • la biopsie d'une bulle intacte et récente pour examen histopathologique ;
  • la biopsie en peau péribulleuse pour IFD, à congeler immédiatement dans l'azote liquide ou à mettre dans un milieu de transport spécial ;
  • un prélèvement sanguin pour recherche d'anticorps antiépiderme par IFI ; cet examen permet de rechercher des anticorps réagissant avec la JDE (anticorps antimembrane basale) ou avec la membrane des kératinocytes en précisant leur classe (IgG, IgA) et leur titre ;
  • la numération-formule sanguine à la recherche d'une éosinophilie (pemphigoïde bulleuse).
Pour en savoir plus

Dans certains cas difficiles de DBAI sous-épidermiques
, d'autres examens complémentaires, non réalisables en routine, peuvent s'avérer nécessaires :
  • immunomicroscopie électronique directe sur biopsie cutanée ;
  • IFI sur peau humaine normale clivée ; cet examen réalisé sur le sérum du malade permet de localiser les anticorps antimembrane basale par rapport au clivage induit par le NaCl molaire (marquage au toit ou au plancher de la bulle) ;
  • immunotransfert (synonyme : immunoblot, Western-Blot) ; cet examen étudie la réactivité du sérum du patient sur les protéines extraites de peau normale ; il permet de caractériser les autoanticorps sériques en fonction du poids moléculaire des antigènes reconnus ;
  • ELISA permet de détecter les anticorps dirigés contre les antigènes du pemphigus (desmogléïne 1, desmogléïne 3) et contre les antigènes de la pemphigoïde bulleuse (BPAG1, BPAG2).

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