4  -  Évolution

4 . 1  -  Pronostic

L’ulcère variqueux évolue, en règle, favorablement sous couvert d’un traitement étiologique et local bien conduit.

Il est caractérisé par un risque de récidive et de passage à la chronicité.

L’ulcère post-thrombotique est plus rebelle en raison notamment des troubles périulcéreux associés souvent importants, des perturbations hémodynamiques et de la difficulté d’un traitement étiologique.

L’ulcère artériel peut cicatriser si un traitement étiologique est possible (pontage, dilatation…).

Dans les tableaux évolués ou après des phénomènes ischémiques aigus, la décision d’amputation du membre est parfois nécessaire devant l’importance de la douleur, le risque septique (gangrène gazeuse) et les risques de décompensation viscérale.

4 . 2  -  Complications

4 . 2 . 1  -  Dermatites de contact

Cf. Item 114 : Dermatite (ou eczéma) atopique.

Elles sont fréquentes en raison du grand nombre de produits topiques utilisés dans cette affection chronique.

L’érythème vésiculeux prurigineux est limité au début à la zone d’application du produit mais peut diffuser à distance par la suite.

Les principaux allergènes sont : le baume du Pérou, la néomycine, certains antiseptiques, la lanoline, les parfums et les conservateurs… Le diagnostic étiologique repose sur la réalisation de tests épicutanés.

Le diagnostic différentiel d’avec une dermatite de stase est parfois difficile en raison de l’intrication fréquente des deux mécanismes.

4 . 2 . 2  -  Surinfection microbienne

La présence de germes sur un ulcère est un phénomène non pathologique (colonisation) et ne justifie pas de prélèvements bactériologiques ni de traitements antiseptiques ou antibiotiques systématiques.

Dans certains cas, l’ulcère peut représenter la porte d’entrée d’une infection cutanée patente. Il faut y penser devant :
une augmentation de la douleur locale ;
une inflammation des bords (symptôme et signe non spécifiques) ;
une lymphangite ;
de la fièvre.

Il peut s’agir d’un érysipèle (Item 87), d’une fasciite nécrosante, d’un tétanos (prévention systématique par vaccination chez les malades non immunisés), d’une gangrène gazeuse (anaérobies) au cours des ulcères artériels.

4 . 2 . 3  -  Lésions ostéoarticulaires

Les modifications ostéoarticulaires sont très fréquentes : périostite puis ostéopériostite aboutissant à l’ankylose de la cheville.

Les positions antalgiques souvent à l’origine d’attitudes vicieuses sont parfois très difficiles à corriger.

4 . 2 . 4  -  Hémorragie

Elle survient souvent dans le cadre d’ulcères veineux : spectaculaire mais généralement contrôlée par une simple compression prolongée.

4 . 2 . 5  -  Carcinome épidermoïde

La survenue d’un carcinome épidermoïde est rare mais non exceptionnelle.

Il faut y penser devant :

  • une chronicité de l’ulcère sans aucune amélioration malgré un traitement bien conduit ;
  • une apparition de douleurs ;
  • une hémorragie locale ;
  • un bourgeonnement excessif.


Il peut être difficile de distinguer un ulcère cancérisé d’un cancer cutané primitif ulcéré.

4/5