2 . 3 . 1  -  Surveillance environnementale : air, eau, surfaces

Air

Quelle que soit l’installation, celle-ci doit faire l’objet d’entretiens et de contrôles réguliers, effectués par un organisme agréé et indépendant. Les prélèvements d’air seront effectués selon les normes en vigueur et suivant une périodicité définie par le Comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN), l’idéal étant un contrôle mensuel [30]. Les éléments à connaître pour la réalisation et l’analyse de prélèvements environnementaux sont bien décrits par plusieurs auteurs [ (40) Marsal L., In: Surveillance environnementale microbiologique au bloc opératoire. Paris: Tirésias; 2004. p. 73-8.40, 41], et dans le cas de la chirurgie orthopédique, les performances techniques à atteindre sont bien décrites au sein de la norme Afnor NF S90-351 [35]. Des comptages particulaires sont obligatoirement réalisés en cas de travaux de maintenance de l’aéraulique et des prélèvements à la recherche d’une aérobiocontamination sont pratiqués en cas de non-conformité. Il en est de même lors de problèmes épidémiques ou lors de la réalisation de travaux, avec dans ce dernier cas une vigilance particulière, que les travaux soient à proximité ou a fortiori au sein du bloc opératoire. Il est fortement conseillé d’impliquer et de réunir avant tout début des travaux les représentants des services techniques et ceux du bloc opératoire, mais aussi ceux du CLIN et de l’équipe d’hygiène opérationnelle [ (42) Lenoir-Gosselin B, Grolier-Bois L, Chesne G, Speich E, Leveque P, Poulain J, et al., Gestion du risque infectieux au bloc opératoire en cas de travaux. Tech Hosp 1999;637:61-6.42].

Eau

C’est l’objet d’une réglementation abondante, avec en particulier des recommandations émises par la Direction générale de la santé et le Comité technique national des infections nosocomiales [41, 43]. Les critères à obtenir sont ceux d’une « eau propre destinée à des soins standards », aux caractéristiques précises (Tableau 1). Si l’eau du réseau de l’hôpital ne peut obtenir ou maintenir de tels résultats, il faut alors avoir recours à des traitements supplémentaires, qu’ils soient chimiques ou physiques. On parle alors d’eau bactériologiquement maîtrisée, dont les critères sont également bien précis (Tableau 2). Toujours en ce qui concerne l’eau, il faut rappeler que pour une désinfection de haut niveau sur du matériel réutilisable non stérilisable (en pratique en orthopédie, cela ne concerne plus que quelques rares cas d’arthroscopes anciens non stérilisables), il faut utiliser de l’eau stérile et en aucun cas de l’eau destinée au lavage chirurgical des mains, même microfiltrée. Il est conseillé d’effectuer des prélèvements selon une fréquence trimestrielle, avec des techniques et des lieux de prélèvements établis selon les recommandations en vigueur [40, 41]. Dans le cas de systèmes de microfiltration à usage unique, il n’y a pas lieu d’effectuer des contrôles bactériologiques dès lors que le procédé a été validé et que les modalités d’utilisation sont contrôlées [40, 41].

Tableau 1 et tableau 2

Surfaces

Plus que des textes réglementaires, il existe surtout des recommandations [41]. L’évaluation de la contamination des surfaces du bloc opératoire doit s’inscrire dans une démarche globale d’amélioration de la qualité [40, 41], des prélèvements programmés devant vérifier la bonne application des procédures de bionettoyage. Ces prélèvements sont également effectués en cas de travaux concernant le bloc opératoire ou en cas de problèmes épidémiques. Quoi qu’il en soit, l’organisation de ces prélèvements se fait selon un protocole standardisé écrit, le plus souvent établi par le CLIN et l’équipe opérationnelle d’hygiène, en collaboration avec les personnels du bloc opératoire. La périodicité est définie (là encore, une fréquence trimestrielle semble une bonne moyenne), de même que les techniques et les zones à prélever. Ces dernières sont déterminées selon des critères bien précis avec des possibilités de rotation ou de variations selon les problèmes rencontrés.

Analyse des résultats

Tous les résultats de ces contrôles et de ces prélèvements sont bien entendu soigneusement classés mais surtout exploités dès leur réception. L’analyse des résultats doit se faire en présence des différents acteurs, qu’ils soient conformes ou non conformes à ce qui est attendu. Dans le premier cas, c’est une manière de reconnaître la qualité du travail effectué et dans le deuxième cas, c’est l’occasion de rechercher et de corriger les dysfonctionnements [40].

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