4  -  Étiologies les plus fréquentes

Cf.item 309 consacré à l’électrocardiogramme.

4 . 1  -  Extrasystoles

Elles peuvent être supraventriculaires ou ventriculaires.
Elles ne constituent pas un élément pathologique en elles-mêmes, mais sont un indice pour rechercher une cardiopathie sous-jacente ou une pathologie extracardiaque.
Isolées, elles peuvent expliquer les symptômes, mais attention de s’assurer qu’elles ne masquent pas une arythmie plus grave (tachycardie ventriculaire, par exemple).
Parmi les causes générales, on trouve :

  • alcoolisation massive ;
  • électrocution ;
  • pneumopathie ou néoplasie bronchique ;
  • hyperthyroïdie ;
  • anomalie électrolytique ;
  • anxiété, dépression ;
  • grossesse ;
  • syndrome d’apnée du sommeil.


Chez l’obèse ou le diabétique, a fortiori hypertendu, se méfier d’une association extrasystoles et fibrillation atriales, savoir répéter les enregistrements Holter chez ces patients dont la FA serait emboligène et dont le prochain symptôme peut être un accident vasculaire cérébral embolique.

4 . 2  -  Tachycardie sinusale

Elle peut survenir sur cardiopathie, accompagnée de dyspnée au cours de l’insuffisance cardiaque, ou au cours d’une embolie pulmonaire, d’un épanchement péricardique… Dans tous ces cas, elle est adaptative.
Elle peut être adaptative sur une pathologie extracardiaque :

  • fièvre, sepsis ;
  • anémie, hypovolémie ;
  • hypoxie ;
  • hyperthyroïdie ;
  • grossesse ;
  • alcoolisme ;
  • hypotension artérielle, notamment iatrogène ;
  • sevrage brutal en β -bloqueurs ;
  • pathologie psychiatrique, sevrage alcoolique ;
  • médicaments (sympathomimétiques, vasodilatateurs, atropiniques…).


Exceptionnellement, elle est isolée, on parle de tachycardie sinusale inappropriée.

4 . 3  -  Troubles du rythme supraventriculaire

Fibrillation atriale (cf. item 236).
— Flutters ou tachycardie atriale.
— Patients dont le profil clinique est en général identique à celui de la fibrillation atriale.
— Tachycardie jonctionnelle (en France, il est d’usage de parler de maladie de Bouveret) :

  • sujet jeune (adolescent, adulte jeune) ;
  • cœur normal ;
  • palpitations avec parfois battements cervicaux ;
  • polyurie en fin d’accès qui est parfois très prolongé (quelques minutes à plusieurs heures) ;
  • arrêtée par manœuvre vagale ou Striadyne®;
  • ECG de base soit normal, soit révélateur d’un syndrome de Wolff-Parkinson-White ;
  • diagnostic parfois porté grâce à une étude électrophysiologique endocavitaire.

4 . 4  -  Troubles du rythme ventriculaire

Ils sont rarement rencontrés dans la problématique des palpitations mais plutôt dans celle des syncopes (cf. item 209).
Ils concernent les TV non soutenues ou soutenues.
En général, les TV surviennent sur cardiopathie (post-infarctus dans 80 % des cas) et sont souvent accompagnées de signes de gravité (angor, collapsus, état de choc ou arrêt cardiaque).
Lorsque des palpitations sont révélatrices, il peut s’agir de TV sur cœur sain, dites TV idiopathiques mais c’est un diagnostic d’élimination porté en milieu spécialisé.

4 . 5  -  Névrose cardiaque

C’est un diagnostic d’élimination, parfois auto-entretenu par la prise en charge ou les consultations itératives mais assez fréquent, lié à une crainte irraisonnée de mourir subitement.
Le diagnostic repose sur un ECG strictement normal au moment des palpitations, souvent obtenu grâce au monitorage de longue durée.
Savoir évoquer le diagnostic quand :

  • les examens cliniques et paracliniques sont tous normaux ;
  • il n’y a pas de pathologie extracardiaque identifiée ;
  • le patient présente des signes de dépression ou d’anxiété.


Savoir stopper les investigations à visée cardiologique et rassurer le patient, ne pas tenir un langage inadapté, ne pas parler de spasmophilie, etc.
Avis psychiatrique souhaitable.

Pour en savoir plus
Josephson ME. STachyarythmies. In : Harrison. Principes de médecine interne. 16e éd. Médecine Sciences Flammarion ; 2006, chapitre 214 : 1342-58.

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