1  -  Conduite à tenir en présence d'un patient qui consulte pour douleur thoracique

1 . 1  -  Première étape : détresse vitale ?

C’est une étape indispensable, rechercher une détresse vitale (détresse respiratoire, état de choc, troubles de conscience) afin de prendre en urgence les mesures thérapeutiques nécessaires (+++).

  • Détresse respiratoire :
    • polypnée (> 30/min) ou bradypnée (< 10/min ou pause respiratoire) ;
    • tirage par mise en jeu des muscles respiratoires accessoires ;
    • sueurs, cyanose, désaturation (SpO2 < 90 %), encéphalopathie respiratoire.
  • Détresse hémodynamique :
    • arrêt circulatoire (pouls carotide ou fémoral non perçu, patient inconscient) ;
    • état de choc : collapsus avec hypoperfusion périphérique ; hypotension avec pâleur, marbrures et oligurie ;
    • signes de cœur pulmonaire ;
    • pouls paradoxal (dépression du pouls à l’inspiration profonde).
  • Troubles de la conscience : confusion, agitation, convulsions…

1 . 2  -  Seconde étape : les quatre urgences cardiovasculaires

Rechercher par l’interrogatoire et l’examen physique du patient des arguments orientant vers l’une des quatre urgences cardiologiques à évoquer systématiquement du fait de leur gravité immédiate ou potentielle (moyen mnémotechnique « PIED » pour péricardite, infarctus, embolie pulmonaire, dissection) :

  • étiologies à évoquer :
    • dissection aortique,
    • syndrome coronarien aigu,
    • embolie pulmonaire,
    • péricardite aiguë, compliquée d’un épanchement péricardique abondant (tamponnade),
    • rupture de l’œsophage : bien que de survenue exceptionnelle, elle est une urgence thérapeutique à évoquer devant une douleur thoracique associée à une dyspnée, un emphysème sous-cutané (crépitation neigeuse) ou un pneumomédiastin ;
  • examens complémentaires systématiques à réaliser :
    • ECG 12 dérivations + V3R, V4R, V7, V8, V9,
    • radiographie pulmonaire,
    • dosage de troponinémie ;
  • transfert du patient en USIC :
    • transfert médicalisé (appel du 15),
    • la douleur thoracique signalée par un patient doit être considérée comme un syndrome coronaire exposant à un risque de fibrillation ventriculaire.
1/5