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Définition
L’état de choc, ou insuffisance circulatoire aiguë, regroupe l’ensemble des syndromes associant une réduction brutale du volume sanguin effectif avec altération du transport et de la délivrance des substrats énergétiques, aboutissant à une « dette » tissulaire en oxygène. Cet état clinique associe prostration, hypotension, pâleur, froideur des extrémités, peau moite, collapsus des veines superficielles, oligurie, obnubilation. Le terme de « choc » est par lui-même descriptif de ces signes cliniques.
Afin de clarifier le concept d’état de choc, on peut s’aider d’un modèle simple du système circulatoire comportant huit éléments (Figure 1) :
L’état de choc résulte du dysfonctionnement d’un ou plusieurs maillons de cette chaîne.
La diminution du débit cardiaque induit une redistribution des débits vers les territoires coronaire et cérébral au détriment des territoires musculocutanés, splanchnique et rénal. Cette redistribution s’opère principalement par une vasoconstriction artérielle, à médiation sympathique. La stimulation sympathique induit également une veinoconstriction, augmentant la pression hydrostatique capillaire et la fuite de liquide vers le secteur interstitiel.
La régulation du volume intravasculaire implique également (entre autres) :
1. Ischémie
La réduction de la perfusion coronaire est en général minimisée par l’augmentation de la pression aortique diastolique, secondaire à la vasoconstriction périphérique. Les artères intramurales pénètrent perpendiculairement de l’épicarde au mur ventriculaire, rendant les zones sous-endocardiques sensibles à l’ischémie, indépendamment de l’existence d’une maladie coronaire sous-jacente.
2. Facteur « dépresseur » myocardique
Une dysfonction et une dilatation ventriculaire gauche peuvent s’observer dans les états de choc septiques ou hémorragiques. Elles sont indépendantes des conditions de charge, de perfusion, de l’état cardiaque antérieur, et impliquent un facteur humoral, non encore identifié.
3. Métabolisme anaérobie
À la diminution de l’apport en oxygène s’ajoute une augmentation des besoins en oxygène du myocarde, secondaire à l’hyperactivité â1-adrénergique et à l’augmentation de la postcharge. Ces conditions de métabolisme anaérobie provoquent une accumulation de lactates et de phosphates inorganiques, une sortie du potassium et une rentrée massive de sodium, une altération des fonctions myocytaires et de la compliance myocardique. Ainsi l’ischémie myocardique et la souffrance cellulaire progressent selon un cercle d’autoaggravation.
La fonction mitochondriale est obligatoirement aérobie. Les besoins en oxygène varient selon l’état métabolique du patient, les pathologies sous-jacentes, la fièvre, l’action des hormones endogènes et exogènes. L’oxydation des carbohydrates, des acides aminés, des acides gras, emprunte le cycle de l’acide citrique, voie finale commune du métabolisme aérobie. Un transfert d’électrons se produit entre la pyridine et les flavoprotéines et le transfert d’électrons final se fait vers l’oxygène, qui est alors transformé en eau, avec production d’ATP. Dans l’état de choc, le cycle de l’acide citrique est inhibé car il n’y a plus d’accepteur d’électrons (oxygène). Le shunt du pyruvate vers le lactate est activé comme une voie métabolique d’urgence, moins « rentable » (le métabolisme anaérobie d’une mole de glucose produit moins de 10 % de la quantité d’ATP produite par voie aérobie). La production de lactate est grossièrement proportionnelle au déficit en oxygène.
De nombreux médiateurs de l’inflammation sont activés, notamment :