Le plus souvent, le tæniasis est latent et n’est reconnu que par la découverte d’anneaux dans les sous-vêtements ou la literie dans le cas de T. saginata. Cependant, les manifestations cliniques peuvent revêtir les aspects les plus divers.
Les signes digestifs sont variés : boulimie ou anorexie, nausées ou vomissements, troubles du transit avec alternance de diarrhée et de constipation. Il peut exister des douleurs d’intensité variable plus ou moins bien localisées, souvent épigastriques ou pseudo-appendiculaires. Lors du passage d’un anneau de T. saginata, il peut se produire un prurit anal.
Les signes extradigestifs sont polymorphes, souvent exagérés par un patient anxieux et rattachés sans preuve formelle à la présence d’un ténia. On peut noter :
Éliminés avec les selles, les anneaux de T. solium échappent souvent à l’attention du patient. Le risque majeur est la possibilité de survenue d’une cysticercose.
Chez l’adulte, cette parasitose est généralement asymptomatique. En cas de manifestations cliniques, elles sont alors identiques à celles des grands ténias.
Chez l’enfant, l’hyménolépiose est souvent associée à des troubles de l’absorption avec un retard staturo-pondéral pouvant être important.
Le bothriocéphale, en dépit de sa grande taille, est souvent relativement bien toléré. On peut observer des manifestations classiques de tæniasis (nausées, douleurs abdominales, poussées de diarrhée, trouble de l’appétit). Le sujet porteur de bothriocéphale peut présenter une anémie de type macrocytaire et mégaloblastique (pseudobiermérienne), due à la fixation par les tissus du parasite de la vitamine B12 apportée par l’alimentation. Cette anémie est cependant rare ; elle ne s’observe que dans les régions où le régime alimentaire de l’Homme est déjà carencé en vitamine B12 ou en cas de polyparasitisme.
La cysticercose est l’infection de l’Homme par le stade larvaire de T. solium. La cysticercose est une maladie du sous-développement, apparaissant là où la promiscuité entre les porcs et les humains est associée à de mauvaises conditions d’élevage et d’hygiène fécale.
Des cysticerques ont été observés dans tous les organes du corps humain. Ils sont cependant plus souvent localisés dans les tissus sous-cutanés, les muscles de la langue, du cou et du thorax, les muscles orbitaires et l’œil, et le cerveau (cortex, ventricule, espace sous-arachnoïdien). Les symptômes peuvent apparaître quand la larve s’est développée, soit un minimum de 60 jours après l’infection. La symptomatologie est fonction du nombre et de la localisation des cysticerques.
Ces localisations sont le plus souvent asymptomatiques. Le nombre de cysticerques est très variable. Les localisations fréquentes sont : masséters, cou, poitrine, paroi abdominale, dos, aine, cuisse… (figure 21.7). Il y a rarement œdème et myopathie.
L’examen radiographique peut montrer des calcifications après 3 à 5 ans (figure 21.8). Les larves calcifiées ou partiellement calcifiées dans les muscles se présentent comme des formations allongées de 1 cm à 2 cm sur 0,8 cm (aspect en « grain de riz ») (figure 21.9).
La neurocysticercose est le plus souvent révélée par une crise convulsive inaugurale ou une découverte radiologique. Les signes cliniques varient selon les localisations :
En imagerie, les cysticerques cérébraux calcifiés sont sphériques à la radiographie. À l’examen tomodensitométrique, ils se présentent souvent comme des images hypodenses entourées d’un halo clair, qui peut prendre le contraste après injection (figure 21.10).
Les atteintes oculaires sont rares. Parmi celles-ci, on peut noter 10 % d’atteintes des annexes de l’œil (paupière supérieure, orbite, conjonctive) et 90 % de formes intraoculaires avec, souvent, une localisation dans le vitré entraînant une uvéite plus ou moins sévère et une perte de la vue soudaine ou progressive. Le cysticerque est visible à l’examen du fond d’œil.