4  -  Diagnostic biologique

4 . 1  -  Prélèvements

P. jirovecii est principalement recherché au niveau des poumons. L’étude du lavage bronchiolo-alvéolaire est le meilleur examen pour sa détection. Celle des crachats induits ou des lavages oropharyngés, bien que moins sensible, peut être proposée en cas de contre-indications au lavage bronchiolo-alvéolaire. La biopsie transpariétale ou transbronchique est rarement usitée en France.

4 . 2  -  Diagnostic mycologique

Le diagnostic repose sur l’examen microscopique direct après coloration des prélèvements biologiques. La coloration argentique ou le bleu de toluidine colore bien la paroi des asques regroupés en amas (figures 31.3 et 31.4). La coloration au Giemsa est indispensable pour mettre en évidence les formes trophiques, non observées avec les colorations précédentes : elle permet aussi de visualiser les ascospores (au nombre de huit au maximum, disposés en rosette) et les amas spumeux contenant les formes trophiques, les asques matures et immatures (figure 31.5).

Fig. 31.3 Lavage bronchiolo-alvéolaire
Fig. 31.3 Lavage bronchiolo-alvéolaire : Pneumocystis jirovecii, asques vides, aspect en ballon dégonflés (imprégnation argentique ; × 500).
Fig. 31.4 Lavage bronchiolo-alvéolaire
Fig. 31.4 Lavage bronchiolo-alvéolaire : Pneumocystis jirovecii, asques (bleu de toluidine ; × 500).
Fig. 31.5 Lavage bronchiolo-alvéolaire
Fig. 31.5 Lavage bronchiolo-alvéolaire : Pneumocystis jirovecii, asques contenant des ascospores (MGG ; × 500).

Par ailleurs, des anticorps monoclonaux spécifiques marqués à la fluorescéine permettent de repérer aisément le champignon (figure 31.6).

Fig. 31.6 Lavage bronchiolo-alvéolaire
Fig. 31.6 Lavage bronchiolo-alvéolaire : Pneumocystis jirovecii, asques (marquage par anticorps monoclonal ; × 400).

La PCR, de par sa grande sensibilité, permet de détecter de faibles quantités de P. jirovecii et de poser le diagnostic de pauci-infections. Elle permet d’augmenter également la sensibilité de l’examen des crachats ou des lavages oropharyngés lorsqu’un lavage bronchiolo-alvéolaire ne peut être réalisé. Elle devient l’examen de référence quel que soit l’échantillon pulmonaire analysé.

La culture de P. jirovecii ne peut être effectuée, ce champignon n’étant pas cultivable actuellement.

4 . 3  -  Diagnostic indirect

La détection des antigènes β(1,3)-D-glucanes sériques est positive chez les patients développant des infections fongiques profondes dont la pneumocystose. Dans le cas de PPC, il s’agit d’un test diagnostique complémentaire, l’examen direct et la PCR restent les examens de première intention.

La détection des anticorps anti-Pneumocystis sériques n’est pas utilisée pour le diagnostic mais présente un intérêt pour les enquêtes de séroprévalence.

4/5