La dissémination du parasite est favorisée par la vie en collectivité et le non-respect des règles d’hygiène. Il est donc important au niveau d’une collectivité de mettre en place une stratégie de prise en charge par le médecin traitant, le responsable de l’établissement et les autorités sanitaires (ARS).
Il convient de mener une enquête autour du malade pour rechercher la source de contamination et les sujets pouvant être à leur tour infestés : conjoint, famille, entourage proche, nourrice, puéricultrice, personnel soignant… Le traitement repose sur la prise en charge du patient, des sujets contacts proches et de l’environnement (encadré 24.1).
Il est important de se conformer strictement au mode d’emploi des produits utilisés, qui varient en fonction de l’âge, et de vérifier les effets indésirables et les contre-indications.
Le traitement de la gale commune peut faire appel à un traitement oral ou à un traitement local. Cependant, le traitement par voie orale est privilégié en raison de sa facilité d’emploi, notamment lorsqu’il y a un grand nombre de patients à traiter. Une seconde administration entre 7 et 14 jours plus tard est conseillée du fait de l’inefficacité du traitement sur les œufs.
En cas de gale hyperkératosique, le traitement per os est recommandé, associé à un traitement local. Une seconde ou plusieurs doses de traitement per os et topique sont recommandés.
En cas de gale surinfectée ou eczématisée un traitement antibiotique et dermocorticoïde peut être indiqué.
Depuis le 15 février 1999 (décret 99-95), la gale est inscrite au tableau des maladies professionnelles (n°76 du code de la sécurité sociale).
En cas de gale commune, tous les sujets contacts du 1er cercle, même s’ils sont asymptomatiques, doivent être traités.
En cas de gale hyperkératosique, les sujets contacts du 1er cercle, du 2e cercle et, le cas échéant, ceux du 3e cercle doivent être traités.
Source : http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Actualisation_Avis_HCSP_recommandations_gale_nov_2012_.pdf
Esdepallétrine + butoxyde de pipéronyl | Perméthrine 5 % crème | Benzoate de benzyle | |
Nom commercial | Sprégal® aérosol | Topiscab® 5 % | Ascabiol® |
Utilisation | Prendre un bain ou une douche, réaliser un séchage doux | Étaler la crème en fine couche sur la peau de façon uniforme et sur l’ensemble du corps | Prendre un bain ou une douche Réaliser un séchage doux |
Mettre un masque (patient et soignant) et protéger les yeux Pulvériser à 20/30 cm de la peau sur tout le corps de haut en bas | Appliquer l’émulsion de manière uniforme | ||
Éviter le visage et le cuir chevelu, les plaies, les muqueuses et les yeux | |||
Durée de contact Applications | Laisser en contact 12 heures y compris sur les mains (pour les adultes) puis rinçage 1 à 2 applications successives (7 à 14 jours après) | Laisser en contact au moins 8 heures 30 g soit un tube pour un adulte Renouveler l’application entre 7 et 14 jours | Application une fois par jour pendant 3 jours |
Contre-indications | Asthmatique Hypersensibilité à un des composants | Allaitement Nourrissons Hypersensibilité à un des composants |
|
Effets indésirables | Picotements, irritation cutanée, asthme | Prurit | Sensation de cuisson immédiate, eczématisation Convulsions |
Enfant | Nourrissons < 30 mois : ne pas utiliser sur le cuir chevelu | Adapter la dose à l’âge | Enfant > 6 ans, ou possible à partir de 1 an en l’absence d’autres lésions cutanées |
Grossesse | À éviter | Autorisé | Autorisé si nécessaire |
Le traitement local repose sur l’application d’un produit antiscabieux. Actuellement, trois acaricides sont disponibles : deux pyréthrinoïdes de synthèse (Topiscab® et Sprégal®) et le benzoate de benzyle (Ascabiol®) (tableau 24.1). Dans tous les cas, il convient de prendre un bain ou une douche et de réaliser un séchage doux avant l’application du scabicide. Le temps de contact varie en fonction du produit utilisé et du type de patient (adulte, femme enceinte, nourrisson). Le patient doit prendre un bain ou une douche à la fin du traitement.
Il repose sur l’ivermectine (Stromectol®), en une prise unique le matin à jeun avec de l’eau sans manger pendant les 2 heures suivantes et à la dose de 200 μg/kg. Ce traitement est à renouveler 7 à 14 jours plus tard. C’est un traitement simple ; cependant, sa sécurité d’emploi n’est pas établie chez les jeunes enfants de moins de 15 kg et la femme enceinte ou allaitant. Il peut être associé à un traitement local.
Quel que soit le traitement antiscabieux utilisé, il est indispensable d’effectuer un traitement antiparasitaire des draps de lit, des couvertures, du linge de toilette, des vêtements du patient et, en cas de gale profuse, de son domicile. De nombreux échecs thérapeutiques ou de nombreuses recontaminations sont dus à une absence ou une mauvaise désinfection de l’environnement du malade.
Il est recommandé de couper les ongles courts pour éviter un réservoir sous-unguéal de parasites et les surinfections.
Les draps et le linge utilisés dans les 3 jours précédents doivent être lavés si possible à plus de 60 °C ou enfermés hermétiquement dans un sac plastique pendant au moins 72 heures ou avec un scabicide de contact (A-Par®, Ront-Acaricide puissant®) pendant 48 heures.
Pour un cas de gale commune, un simple bionettoyage de la literie est réalisé. Il est étendu au mobilier, rideaux, fauteuils… en cas de gale profuse. Le produit scabicide est pulvérisé sur les surfaces à traiter. Les produits hydroalcooliques sont inefficaces.
Dans le cas particulier des enfants en bas âge, il ne faut pas oublier de traiter les chaussons, les peluches (« doudou ») et autres jouets ainsi que la poussette et le landau.