Le diagnostic est d’abord clinique et épidémiologique : le patient consulte pour un prurit qui touche souvent plusieurs personnes d’une même collectivité.
Le prurit est continu, diurne et nocturne ; la nuit, il est plus intense et empêche de dormir. Il est tenace, féroce et, au début, souvent localisé aux espaces interdigitaux palmaires (figure 24.2) ; il s’étend rapidement aux poignets, aux coudes, aux aisselles, aux mamelons, aux plis abdominaux, inguinaux, fessiers et au fourreau de la verge (chancre scabieux) (figure 24.3).
L’examen, effectué avec des gants, retrouve des papules, des vésicules, des lésions de grattage, parfois surinfectées, ou des nodules multiples et très prurigineux. Le visage, le dos, la paume des mains et la plante des pieds sont habituellement épargnés. Le sillon scabieux, lésion sinueuse de 5 mm à 15 mm, légèrement surélevée et se terminant par une vésicule perlée, est pathognomonique mais rarement retrouvé. Leur évolution se fait sous forme de croûtes punctiforme. Un prélèvement cutané, facilité par l’utilisation d’un dermatoscope, affirme le diagnostic.
Le nourrisson atteint de gale est agité, il pleure constamment et dort peu. Il présente des lésions vésiculeuses, souvent surinfectées, siégeant au niveau du dos, des aisselles, de l’ombilic et des fesses. Ces lésions peuvent s’étendre aux bras, à la poitrine, aux cuisses. Elles touchent de manière caractéristique la plante des pieds (figure 24.4) et épargnent habituellement les doigts des mains. Pour se gratter le dos, les nourrissons se contorsionnent volontiers.
Chez le sujet âgé ou à l’état général amoindri, la gale, peu prurigineuse, passe longtemps inaperçue. Les parasites et les lésions prolifèrent rapidement et la peau se recouvre de formations croûteuses, squameuses, parfois épaisses, blanc-jaune soufré. Les lésions peuvent se généraliser à toute la surface cutanée, y compris le visage, le dos, la paume des mains et la plante des pieds (figure 24.5).
La richesse en sarcoptes des prélèvements effectués sur n’importe quelle lésion explique la grande contagiosité de cette affection.
Elle est rencontrée chez les immunodéprimés. Les lésions diffuses ressemblent à celles du sujet âgé sans l’hyperkératose.