5  -  Traitement et prévention

5 . 1  -  Traitement curatif

Il doit être réalisé après le prélèvement mycologique, dès la connaissance de l’examen direct.

5 . 1 . 1  -  Teignes

La prise en charge associe un traitement local et général :

  • par voie locale : application biquotidienne d’un antifongique imidazolé (pommade, gel, lotion) ; il est souvent nécessaire de raser les cheveux autour des lésions et de défaire les nattes ;
  • par voie générale : griséofulvine (Griséfuline®) per os 15 à 20 mg/kg par jour pendant 6 à 8 semaines.
La griséofulvine est contre-indiquée en cas de grossesse, de porphyrie, de lupus, de prise d’anticoagulant, d’œstrogènes et de barbituriques. La numération-formule sanguine doit être surveillée tous les mois. Les effets secondaires, assez rares (éruptions, troubles digestifs), sont réversibles.
En cas de teignes inflammatoires et suppurées, il peut être rajouté une antibiothérapie et des corticoïdes. Le traitement chirurgical, trop souvent pratiqué devant une suspicion d’abcès, n’est pas justifié.

Des mesures doivent être associées : pour les teignes anthropophiles, il faut rechercher un contact infestant dans l’entourage familial ou scolaire et le traiter ; en cas de teigne zoophile, l’animal source de contamination doit être également recherché et traité.

5 . 1 . 2  -  Lésions de la peau glabre et des plis

Le traitement peut être :

  • par voie locale : topiques antifongiques (crème, lotion, gel ou poudre) azolés (kétoconazole, éconazole…) ou terbinafine ou cyclopiroxolamine ou tolnaftate… ; le choix de la formulation se fera en fonction du caractère suintant ou non de la lésion ;
  • par voie générale (en cas de lésions très étendues) : griséofulvine ou terbinafine.

5 . 1 . 3  -  Onychomycoses

Le traitement est fonction de l’intégrité de la matrice :

  • sans atteinte matricielle : le traitement peut rester local, avec une préparation antifongique en vernis : amorolfine (Locéryl®) ou ciclopirox (Mycoster®, solution filmogène) pendant 3 à 6 mois. L’avulsion chimique peut être utile avec une association azolé (bifonazole) et urée (Amycor-Onychoset®, Onyset®). Un traitement concomitant des espaces interdigitoplantaires (ou palmaires) est nécessaire pour éviter toute réinfection ;
  • avec atteinte matricielle : au traitement local précédemment cité il est nécessaire d’associer un traitement par voie générale. La terbinafine (Lamisil® ou ses génériques) est la molécule de choix à raison, chez l’adulte, de 1 comprimé par jour pendant 3 mois (onyxis des mains) à 6 mois (onyxis des pieds). Une surveillance hépatique et hématologique est nécessaire. En cas d’intolérance (urticaire, troubles digestifs, hépatite et perte du goût) et de contre-indication (grossesse, allaitement), l’itraconazole et éventuellement le fluconazole, du fait de leur bonne tolérance, peuvent être utilisés (hors AMM, en France) — le kétoconazole, autrefois médicament de seconde ligne dans cette indication, n’est plus commercialisé.

5 . 2  -  Prévention

La prévention est fondée sur la maîtrise de la source de contamination et la reprise rapide du traitement en cas de récidive. Toutefois, les mesures préventives collectives (surveillance des douches et des piscines) sont difficiles à mettre en œuvre faute de normes définies pour les dermatophytes, à l’inverse des bactéries. L’éviction scolaire n’est plus systématique : inutile pour les teignes d’origine animale ou tellurique ; la réglementation est assouplie pour les teignes anthropophiles : le Conseil supérieur d’Hygiène publique de France (14 mars 2003) préconise une éviction, sauf sur présentation d’un certificat médical de non-contagiosité attestant d’une consultation et de la prescription d’un traitement adapté (http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_des_conduites_a_tenir_en_cas_de_maladie_transmissible_dans_une_collectivite_d_enfants.pdf).



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