- Pré-requis et Objectifs
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Cours
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Contenu
- 1 - Épidémiologie
- 2 - Physiopathologie
- 3 - Clinique
- 4 - Diagnostic biologique
- 5 - Traitement et prévention
- Points essentiels
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Contenu
- Annexes
- Votre Avis
Les dermatophyties sont des infections causées par des champignons filamenteux microscopiques qui ont une affinité pour la kératine (épiderme, ongles, poils, cheveux). Ces infections fongiques, également dénommées tinea, se manifestent chez l’Homme et les animaux par des lésions superficielles de la peau et des phanères. Ces mycoses sont des motifs fréquents de consultation en dermatologie.
Les dermatophytes, champignons microscopiques, appartiennent aux genres Trichophyton, Microsporum et Epidermophyton. À partir de produits pathologiques, ils se reproduisent sur le milieu spécifique en formant des filaments (mycéliens) et des spores issues d’une reproduction asexuée dénommées conidies (macroconidies et/ou microconidies).
Les principales espèces rencontrées en France métropolitaine sur la peau et les ongles sont T. rubrum, T. mentagrophytes, T. interdigitale, T. tonsurans, M. canis, plus rarement T. verrucosum et M. gypseum. Beaucoup de dermatophytes, en particulier les agents responsables de teignes, sont principalement retrouvés chez des migrants venant de pays ayant un niveau socio-économique faible. Les espèces alors incriminées sont surtout : T. soudanense, T. tonsurans, T. violaceum et M. audouinii.
L’origine de la contamination de l’Homme peut être humaine (espèces anthropophiles), animale (espèces zoophiles) ou tellurique (espèces géophiles) (tableau 26.1).
Espèces anthropophiles | Espèces anthropophiles |
Genre Microsporum | M. audouinii |
Genre Trichophyton | T. tonsurans
T. violaceum T. soudanense T. rubrum T. mentagrophytes T. interdigitale T. schoenleinii |
Genre Epidermophyton | E. floccosum |
Espèces zoophiles | Espèces zoophiles |
Genre Microsporum | M. canis (chien, chat…) M. persicolor (rongeurs sauvages) M. praecox (cheval) |
Genre Trichophyton | T. mentagrophytes (lapin, hamster, cochon d’Inde…) T. verrucosum (bovins) T. erinacei (hérisson) T. gallinae (volailles) |
Espèces telluriques | Espèces telluriques |
Genre Microsporum | M. gypseum |
Genre Trichophyton | T. mentagrophytes
T. terrestre* T. ajelloi* |
Il s’agit de l’origine la plus fréquente : la contamination se fait par contact interhumain (lutteurs, judokas…) ou par l’intermédiaire de sols souillés par des squames issues de la peau parasitée (salle de bains, salles de sport, douches collectives, piscines…), mais aussi par des objets divers (peignes, brosses, bonnets, doudous, peluches, tondeuses, vêtements, chaussettes…) pouvant véhiculer les squames contenant les spores ou des filaments infectants.
La contamination se fait par contact direct (caresses) ou indirect (poils laissés sur un fauteuil, par exemple) avec un animal de compagnie (chien, chat, cochon d’Inde…) (figure 26.1) ou d’élevage (chevaux, bovins…). Ces animaux peuvent être porteurs de lésions (épidermophyties chez le chat, le chien…, dartres chez les veaux) ou porteurs sains sans lésion apparente. Les petits rongeurs sauvages peuvent aussi véhiculer des spores jusqu’à l’environnement humain par l’intermédiaire des animaux domestiques.
La contamination peut se produire à la suite d’un traumatisme d’origine tellurique : plaies souillées de terre enrichie en kératine animale (poils, plumes, sabots, carapaces d’insectes…), contenant le champignon.