- Pré-requis et Objectifs
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Cours
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Contenu
- 1 - Épidémiologie
- 2 - Physiopathologie
- 3 - Clinique
- 4 - Diagnostic biologique
- 5 - Traitement et prévention
- Points essentiels
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Contenu
- Annexes
- Votre Avis
Les dermatophytes déterminent essentiellement des lésions de la peau glabre appelées tinea corporis ou épidermophyties circinées ou intertrigos. Les lésions du cuir chevelu sont appelées également tinea capitis ou teignes tondantes, teignes inflammatoires dont les kérions ou teignes faviques plus rarement. Les lésions des poils (folliculites, sycosis) et des ongles dénommées tinea unguium (onychomycose) sont également très fréquentes.
Ils sont aussi à l’origine de réactions allergiques à distance, dénommées dermatophytides.
La lésion, dénommée aussi épidermophytie circinée, débute par une zone érythémateuse, souvent prurigineuse, qui s’étale et forme un anneau bien limité, avec une zone centrale claire d’aspect cicatriciel et une périphérie inflammatoire, recouverte de squames et de petites vésicules (figure 26.3) — d’où la dénomination ancienne, aujourd’hui obsolète, d’« herpès » circiné.
La confluence de plusieurs lésions crée un placard polycyclique.
Il existe d’autres localisations : atteintes palmaires (hyperkératose) ou plantaires, simulant un eczéma.
Les intertrigos sont des lésions des plis qui siègent surtout au niveau des orteils avec prurit (« pied d’athlète ») (tinea pedis), des plis inguinaux ou cruraux (tinea cruris) (figures 26.4 à 26.6). La bordure inflammatoire en périphérie des lésions caractérise l’atteinte dermatophytique, qui est souvent asymétrique par rapport au pli. L’érythrasma, infection cutanée des plis à Corynebacterium minutissimum, est un diagnostic différentiel. Dans ce cas, la lumière de Wood met en évidence une fluorescence rouge corail.
On distingue deux formes.
Teignes tondantes microsporiques
Dues à des Microsporum (M. canis et M. audouinii surtout), elles sont à grandes plaques d’alopécie squameuses, avec des cheveux cassés courts, peu ou pas inflammatoires, bien limitées d’un à plusieurs centimètres de diamètre (figure 26.7). Ces teignes régressent habituellement à la puberté. Elles sont de fluorescence verte en lumière ultraviolette (lampe de Wood).
Teignes tondantes trichophytiques
Dues à des Trichophyton anthropophiles (T. violaceum, T. soudanense et T. tonsurans), elles sont à petites plaques d’alopécie, squameuses, parfois peu visibles, pouvant secondairement fusionner pour former de grandes plaques mal limitées (figure 26.8). Ces teignes peuvent se voir chez l’adulte, préférentiellement chez la femme. Elles ne sont pas fluorescentes à la lampe de Wood. Elles sont contagieuses.
Teignes suppurées
Les teignes suppurées, plus rares, se présentent comme des placards ronds du cuir chevelu, très inflammatoires, de plusieurs centimètres de diamètre et surélevés (kérion) (figure 26.9). L’évolution est spontanément régressive en quelques mois. Elles sont dues surtout aux dermatophytes d’origine animale (T. mentagrophytes, T. verrucosum) ou tellurique (M. gypseum), parfois aussi à certains anthropophiles (T. violaceum). Ces teignes suppurées se voient surtout chez l’enfant et la femme adulte. Les teignes suppurées, non fluorescentes à la lumière de Wood, sont peu ou pas contagieuses. Une alopécie définitive est exceptionnelle.
Les teignes suppurées, plus rares, se présentent comme des placards ronds du cuir chevelu, très inflammatoires, de plusieurs centimètres de diamètre et surélevés (kérion) (figure 26.9). L’évolution est spontanément régressive en quelques mois. Elles sont dues surtout aux dermatophytes d’origine animale (T. mentagrophytes, T. verrucosum) ou tellurique (M. gypseum), parfois aussi à certains anthropophiles (T. violaceum). Ces teignes suppurées se voient surtout chez l’enfant et la femme adulte. Les teignes suppurées, non fluorescentes à la lumière de Wood, sont peu ou pas contagieuses. Une alopécie définitive est exceptionnelle.
Les teignes faviques dues à T. schoenleinii sont devenues aujourd’hui exceptionnelles en Europe. Elles se présentent au départ comme une petite croûte jaunâtre friable centrée par un cheveu, qui, en grandissant et en fusionnant, prend l’aspect d’un godet, sorte de dépression en cupule remplie de croûtes jaunes soufrées — favus signifie « rayon de miel » —, dégageant une odeur de souris (figure 26.10). Les cheveux malades sont fluorescents (vert-jaune) sur toute leur longueur à la lampe de Wood. Contrairement aux autres teignes, l’alopécie est définitive. La teigne favique est contagieuse.
Le plus souvent chez l’homme, elles sont situées sur la barbe ou la moustache (sycosis), mais aussi sur les poils du thorax et des membres, déterminant des folliculites inflammatoires, douloureuses, fréquemment surinfectées (figures 26.11 à 26.13).
C’est le motif de consultation le plus fréquent en dermatomycologie. Les atteintes concernent surtout les ongles des pieds. L’aspect habituel est l’onychomycose distolatérale touchant le bord libre de l’ongle formant une tache jaunâtre qui s’étend vers la matrice (figure 26.14). L’ongle s’épaissit, devient dur et s’effrite par la table inférieure. D’autres aspects peuvent être observés : leuconychie superficielle (l’ongle est attaqué en surface au niveau de la tablette supérieure) (figure 26.15), onychomycose proximale (l’ongle est attaqué au niveau de la matrice), onychomycodystrophie totale (l’ongle est totalement détruit).
Il s’agit de réactions allergiques (hypersensibilité immédiate) à expression cutanée qui se produisent à distance du foyer dermatophytique. Elles sont dues à la libération dans le sang de substances allergisantes provenant du métabolisme du dermatophyte. Les lésions simulent souvent un eczéma qui, aux mains (rarement aux pieds), prend l’allure d’une dyshidrose (éruption cutanée prurigineuse et vésiculeuse, évoluant vers la desquamation).
L’examen direct et la culture d’un prélèvement réalisés à ces niveaux restent stériles, incitant à rechercher à distance une lésion dermatophytique.