Introduction

La cryptococcose est l’infection fongique invasive (IFI) la plus fréquente dans le monde avec un nombre de cas estimé à environ un million et plus de 600 000 décès par an, survenant surtout en Afrique subsaharienne chez les patients infectés par le VIH et non traités. La cryptococcose, maladie opportuniste au cours de l’infection par le VIH, est devenue une des principales causes infectieuses de mortalité en Afrique subsaharienne. C’est une infection fongique invasive cosmopolite due à une levure capsulée du genre Cryptococcus, dont Cryptococcus neoformans et Cryptococcus gattii sont les principales espèces pathogènes. Cette infection survient principalement chez les patients immunodéprimés (VIH, hémopathies malignes, corticothérapie, greffes d’organes) mais les patients immunocompétents peuvent également être infectés. Les formes cliniques diffèrent selon le statut immunitaire du patient. L’atteinte la plus fréquente et engageant le pronostic vital est la méningoencéphalite.

1  -  Épidémiologie

1 . 1  -  Agent pathogène

1 . 1 . 1  -  Cryptococcus neoformans

Cryptococcus neoformans est l’espèce la plus fréquente en pathologie humaine. Il s’agit d’un champignon ubiquitaire, saprophyte de l’environnement (fientes de pigeons, guano de chauve-souris, sol, écorce d’arbres). La forme observée dans les prélèvements pathologiques humains est une levure ronde de 3 μm à 10 μm de diamètre se multipliant par bourgeonnement, entourée d’une capsule polysaccharidique. Elle pousse bien à 30 °C sur milieu riche mais également à 37 °C.

Il en existe deux variétés historiquement différenciées par sérotypage :

  • C. neoformans var. grubii (sérotype A), cosmopolite ;
  • C. neoformans var. neoformans (sérotype D), la plus fréquente en Europe.

1 . 1 . 2  -  Cryptococcus gattii

Cryptococcus gattii (sérotypes B, C) est la deuxième espèce en termes de fréquence, dont la répartition géographique était initialement restreinte aux régions subtropicales mais qui a été récemment isolée dans des certaines régions tempérées, en particulier dans le bassin méditerranéen et au nord-ouest des États-Unis. Cette espèce est responsable de cryptococcoses chez le sujet non immunodéprimé mais présentant généralement des co-morbidités importantes.

1 . 1 . 3  -  Autres Cryptococcus

D’autres espèces de Cryptococcus (C. laurentiiC. albidus et C. uniguttulatus) sont des organismes dont on connaît mal la biologie et l’habitat. Elles sont exceptionnellement impliquées en pathologie mais peuvent être à l’origine d’infections fongiques invasives et superficielles.

1 . 2  -  Modes de contamination

La contamination se fait le plus souvent par inhalation de spores ou, exceptionnellement, par inoculation cutanée directe traumatique.

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