L’anguillulose, ou strongyloïdose, est une helminthose qui prédomine en zone tropicale, due à un nématode, Strongyloides stercoralis. Comme l’ankylostomose, elle se contracte essentiellement par la marche pieds nus en zone tropicale. En l’absence de traitement, son cycle interne d’auto-infection pérennise à vie le parasitisme. L’immunodépression de l’hôte, en particulier par un traitement corticoïde, peut entraîner une anguillulose maligne.
Chez l’Homme, on ne connaît que la femelle dite parthénogénétique de S. stercoralis, ver rond blanchâtre, de 2 à 3 mm par 35 à 40 μm. Elle vit enchâssée dans la muqueuse duodénojéjunale et pond des œufs libérant rapidement des larves. Seules ces dernières sont retrouvées dans les selles. Dans le milieu extérieur, on rencontre des mâles et des femelles stercoraires libres.
En Afrique noire et en Asie, une anguillule du singe, Strongyloides fulleborni, peut parasiter aussi l’Homme.
L’éclosion ayant lieu très rapidement dans l’intestin, les œufs sont exceptionnellement retrouvés dans les selles. Ce sont le plus souvent les larves rhabditoïdes (à double renflement œsophagien ; figure 14.1) de 300 μm de long qui sont éliminées avec les selles. Dans l’intestin de l’Homme, les larves rhabditoïdes peuvent également se transformer en larves strongyloïdes infectantes (à œsophage rectiligne et queue bifide ; figure 14.2) de 500 μm de long capables de réinfection à travers la muqueuse du tube digestif ou de la marge anale sans passage par le milieu extérieur (cycle d’auto-infection).
Le cycle évolutif de S. stercoralis est résumé sur la figure 14.3.
Le cycle fait appel à deux modes de reproduction : parthénogénétique chez l’Homme, sexué dans le milieu extérieur. Trois modalités sont possibles :
L’anguillulose se rencontre dans tous les pays tropicaux et subtropicaux (figure 14.4). Elle est observée dans le sud de l’Europe (Italie, Espagne). En France, les cas sont habituellement importés (Antilles, Réunion, Comores…) ; cependant, la contamination autochtone reste possible.