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Les propriétés mécaniques
Les propriétés élastiques des produits à empreinte dépendent du taux de réticulation, de la quantité de charges et de plastifiants [52 (52) H Lu, B Nguyen, JM Powers, Mechanical properties of 3 hydrophilic addition silicone and polyether elastomeric impression materials. J Prosthet Dent 2004 ; 92 : 151-154.]. Les déformations possibles des matériaux résultent de qualités intrinsèques insuffisantes pour résister aux contraintes (retrait de la bouche, coulée du plâtre…) [32 (32) AJ Goldberg, Viscoelastic properties of silicone, polysulfide, and polyether impression materials. J Dent Res 1974 ; 5 : 1033-1039.]. L’existence de liaisons chimiques fortes (covalentes, ioniques) entre les chaînes polymériques assure aux élastomères des propriétés mécaniques supérieures à celles des hydrocolloïdes. De faibles contraintes, en intensité et en durée, produisent un étirement minimum des matériaux dont les propriétés élastiques doivent permettre un recouvrement plus ou moins rapide et complet (figure 18).
La résistance au déchirement des silicones est proche de celle des polyéthers, et inférieure à celle des polysulfures qui montrent une grande aptitude à passer les contre-dépouilles. Seul le respect d’un temps de prise suffisant et d’un mélange homogène garantissent les propriétés escomptées (figure 19).
Le retrait prématuré d’un matériau n’ayant pas totalement fini sa prise est une des causes de déformation les plus fréquentes [75 (75) N Samet, M Shohat, A Livny, EI Weiss, A clinical evaluation of fixed partial denture impressions. J Prosthet Dent 2005 ; 44 : 112-117.].
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Désinfection
Il n’existe pas de protocole standard en raison du nombre important de matériaux et de produits désinfectants [80 (80) RL Taylor, PS Wright, C Maryan, Disinfection procedures : their effect on the dimensional accuracy and surface quality of irreversible hydrocolloid impression materials and gypsum casts. Dent mater 2002 ; 18 : 103-110.]. Seule l’immersion assure une bonne désinfection de l’empreinte, contrairement à la pulvérisation dont le résultat est plus aléatoire [51 (51) X Lepe, GH Johnson, JC Berg, TC Aw, G Stroh, Wettability, imbibition, and mass change of disinfected low viscosity impression materials. J Prosthet Dent 2004 ; 88 : 268-276.,71 (71) M Pilar Rios, SM Morgan, RS Stein, L Rose, Effects of chemical disinfectant solutions on the stability and accuracy of the dental impression complex. J Prosthet Dent 1996 ; 76 : 356-362.,82 (82) A Thouati, E Deveaux, A Iost, P Behin, Dimensional stability of 7 elastomeric impression materials immersed in disinfectants. J Prosthet Dent 1996 ; 76 : 8-14.]. Même si cette immersion a été longtemps contestée pour les polyéthers, le rapport de l’ADA (1991) précise que l’immersion est recommandée pour tous les élastomères à condition de respecter un temps d’immersion suffisant, mais pas excessif (moins de 1 heure) [24 (24) S da Silva, M Salvador, Effect of the disinfection technique on the linear dimension stability of dental impression materials. J Applied Oral Sci 2004 ; 12 : 244-249.,49 (49) X Lepe, GH Johnson, Accuracy of polyether and addition silicon after long-term immersion disinfection. J Prosthet Dent 1997 ; 78 : 245-249.]. Une longue immersion des matériaux en modifie les dimensions, même pour les silicones [voir 70] ; les matériaux les plus fluides y étant les plus sensibles [voir 50]. Si l’immersion dans une solution désinfectante des hydrocolloïdes n’est pas indiquée, celle des polyéthers est encore sujette à controverses [38 (38) GH Johnson, KD Chellis, GE Gordon, X Lepe, Dimensional stability and detail reproduction of irreversible hydrocolloid and elastomeric impressions desinfected by immersion. J Prosthet Dent 1998 ; 79 : 445-453.]. Plus hydrophiles que les autres élastomères, ils peuvent être sujets à l’imbibition [39 (39) GH Johnson, X Lepe, T Chee, The effect of surface moisture on detail reproduction of elastomeric impressions. J Prosthet Dent 2003 ; 90 : 354-364., voir 51, voir 71]. L’insertion d’un désinfectant dans la poudre d’alginate est efficace [31 (31) DA Flanagan, GJ Palenik, JC Setcos, CH Miller, Antimicrobial activities of dental impression materials. Dent Mat 1998 ; 14 : 399-404.]. Le simple rinçage de l’empreinte supprime 90% des bactéries [voir 80] qui se retrouvent sur le modèle de plâtre [37 (37) S Ivanoski, NW Savage, PJ Brockhurst, PS Bird, Disinfection of dental stone casts : antimicrobial effects and physical property alterations. Dent Mater 1995 ; 11 : 19-23.]. Si les désinfectants n’apportent pas une réelle amélioration des propriétés de surface du matériau [voir 51], la présence de surfactants en optimise le traitement [voir 45,voir 64].
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Toxicité
Les matériaux à empreinte d’origine naturelle comme le plâtre et les hydrocolloïdes ne présentent pas de toxicité. La biocompatibilité des élastomères de synthèse est souvent liée à leur instabilité chimique, leur faible énergie de surface et leur hydrophobie. Seuls les silicones par condensation ont présenté une certaine cytotoxicité en raison du relargage de sous-produits alcooliques [57 (57) G Mazzanti, C Daniele, B Tita, F Vitali, et A Signore, Biological evaluation of a polyvinyl siloxane impression material. Dent Mater 2005 ; 21 : 371-374.]. Certains catalyseurs peuvent également présenter un potentiel irritatif.
Conclusion
Les empreintes constituent une étape déterminante des traitements prothétiques. Le choix du matériau et de la technique d’empreinte contribue largement à leur réussite. Seuls la connaissance des propriétés de ces matériaux et un examen clinique rigoureux sont à même de répondre aux circonstances cliniques rencontrées. L’optimisation des techniques d’empreinte est aujourd’hui davantage liée à l’amélioration des propriétés des matériaux qu’à l’évolution des techniques de mise en Ĺ“uvre. Un problème récurrent pour le clinicien reste cependant le manque de corrélation entre les résultats expérimentaux et la clinique [voir 5].
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