2  -  Méthodes de mesure des compartiments


Il n’y a pas de méthode de mesure directe des compartiments. Seule l’analyse anatomique (dissection) permettrait d’obtenir la masse des compartiments. Toutes les méthodes sont donc des approches indirectes, avec des niveaux d’agressivité, de précision, et de simplicité de mise en oeuvre variables. Du point de vue conceptuel, il faut distinguer trois types de méthodes :

  • Les méthodes de quantification in vivo de constituants spécifiques de l’organisme. Cette quantification repose sur la modification d’un signal (en général un rayonnement) qui est interprétée grâce à un étalonnage préalable avec un composé connu. La limite est la capacité de recueillir la modification du signal utilisé (seuil de détection, variabilité...). Ces méthodes ne sont pas d’utilisation courante (activation neutronique, émission de potassium 40).
  • Les méthodes d’ estimation in vivo des compartiments de l’organisme. Cette méthode repose à la fois sur une mesure corporelle (la densité ou le volume de l’eau totale), sur la référence à un modèle de composition corporelle, sur l’acceptation d’une hypothèse. Par exemple, à partir de la mesure du volume de l’eau totale, en faisant référence au modèle à deux compartiments, et en posant comme hypothèse une hydratation moyenne de la masse maigre égale à 73 %, les litres d’eau totale mesurés sont convertis en kg de masse maigre. La masse grasse est alors la différence entre le poids et la masse maigre. Les masses ne sont donc pas mesurées mais estimées. Les variations de l’hydratation au cours de la vie (enfants, vieillards), en pathologies (oedème, déshydratation) soulignent facilement les limites de ses approches.
  • Les méthodes de prédiction de la valeur d’un compartiment à partir de mesures anthropométriques (plis cutanés, circonférences, poids, taille) ou électriques. Ce sont des méthodes très indirectes (cf. la méthode des plis cutanés décrite ci-dessous). Ce sont les plus utilisées en clinique, car les plus simples à mettre en oeuvre. Au total, chaque méthode repose sur une ou plusieurs hypothèses de travail qui en constituent les limites, autant que les aspects technologiques ou le coût. Nous n’envisagerons que les méthodes les plus utilisées.
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