1  -  Introduction

Les maladies auto-immunes sont des maladies dans lesquelles les lésions observées sont dues à la mise en jeu d'une réaction immunitaire vis-à-vis des constituants du soi. Il faut cependant savoir que la présence d'auto-anticorps, généralement à taux faible et non pathogènes, est un phénomène normal chez un sujet sain. Les Maladies Auto-Immunes (MAI) ne peuvent donc être définies que sur un ensemble de critères cliniques et biologiques déterminés, parmi lesquels le titre des auto-anticorps (aAc) est fondamental. Ces maladies peuvent être schématiquement divisées en maladies auto-immunes spécifiques d'organes ou de tissus (comme les thyroïdites auto-immunes, la myasthénie et le pemphigus) et maladies auto-immunes non spécifiques d'organes encore appelées maladies systémiques (autrefois nommées collagénoses, terme limitatif et incorrect qu'il ne faudrait plus utiliser).

Principales maladies auto-immunes
Maladies auto-immunes non spécifiques d’organe :
  • Lupus érythémateux disséminé
  • Sclérodermie
  • Dermatopolymyosite
  • Polymyosite
  • Syndrome sec de Gougerot-Sjögren
  • Polyarthrite rhumatoïde
  • Syndrome des anti-phospholipides

Maladies auto-immunes spécifiques d’organe :

  • Glandes endocrines
    • Thyroïdites : maladie de Hashimoto et maladie de Basedow
    • Maladie d’Addison
    • Diabète insulo-dépendant
    • Polyendocrinopathies
  • Tractus gastro-intestinal
    • Maladie de Biermer
    • Maladie cœliaque
  • Rein
    • Syndrome de Goodpasture
  • Muscle et nerfs
    • Myasthénie
    • Polyneuropathies
    • Guillain-Barré
    • Sclérose en plaques
  • Œil
    • Uvéite
    • Ophtalmie sympathique
  • Peau
    • Pemphigus, pemphigoïde bulleuse, pelade, vitiligo
  • Foie
    • Hépatites auto-immunes
    • Cirrhose biliaire primitive  

Le prototype de ces dernières est le lupus érythémateux aigu disséminé ou systémique (LED, LEAD ou LES). La prévalence globale des MAI, même si certaines d'entre elles sont très rares, fait de ce groupe de maladies un problème de Santé publique, au même titre que les maladies cardiovasculaires et cancéreuses. Enfin, une meilleure compréhension de leur physiopathologie a permis des progrès considérables dans la thérapeutique des plus graves d'entre elles. Après un bref rappel indispensable des mécanismes fondamentaux, physiologiques et physiopathologiques, nous suivrons le plan fixé par l'intitulé de la question : aspects épidémiologiques, aspects diagnostiques (en insistant sur le diagnostic biologique et en ne prenant que quelques exemples pour illustrer le diagnostic clinique qui fait spécifiquement l'objet d'autres questions du programme) et principes du traitement. Nous conclurons par la surveillance au long cours des MAI systémiques.

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