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Les tumeurs bénignes du foie non infectieuses (en particulier les plus fréquentes : kyste biliaire simple, hémangiome bénin) :
– ne donnent pas de manifestations cliniques, d’anomalies des tests hépatiques, ou de syndrome inflammatoire ;
– excepté dans les rares cas où elles sont très volumineuses (plus de 5 cm de diamètre).
Deux situations difficiles sont fréquentes :
– la tumeur bénigne est découverte par un examen fait pour élucider la cause de manifestations cliniques ou biologiques qui, en fait, ne lui sont pas liées ;
– la tumeur bénigne est découverte dans le contexte d’un programme de dépistage d’une tumeur maligne.
1. Kyste biliaire simple
Définition : c’est une cavité liquidienne pure dont la paroi, faite d’une couche unicellulaire d’épithélium biliaire, est invisible à l’imagerie avec ou sans injection de produit de contraste vasculaire. La cavité ne communique pas avec l’arbre biliaire. Le liquide kystique est parfaitement limpide : il ne contient ni cellule ni bilirubine.
Les kystes biliaires simples sont parfois multiples bien qu’en nombre limité (< 5). Lorsqu’ils sont innombrables, il s’agit d’une polykystose hépatique ou d’une polykystose hépatorénale, qui sont des affections héréditaires.
Le diagnostic est établi sur les données de l’imagerie et, en cas de possible exposition à l’hydatidose, sur les résultats négatifs des tests sérologiques correspondants :
– le contenu du kyste apparaît :
• parfaitement homogène, (fig. 11.1 et 11.2),
• parfaitement anéchogène avec un renforcement postérieur des échos (fig. 11.1),
• hypodense sur les images de tomodensitométrie sans injection,
• fortement hyperintense sur les séquences d’IRM pondérées en T2 (fig. 11.2).
– il n’y a pas de paroi décelable avant ou après injection de produit de contraste et la limite avec le parenchyme hépatique est parfaitement régulière.
Les kystes biliaires ne nécessitent aucun traitement ni aucune surveillance.
2. Hémangiome bénin
Cette tumeur bénigne est fréquente (5 % de la population générale). Elle est faite d’une prolifération de capillaires vasculaires dilatés. Elle est homogène, hyperéchogène et hypodense sur les images de tomodensitométrie sans injection, fortement hyperintense en T2 sur les images d’IRM (fig. 11.3). Cette tumeur se rehausse de façon très particulière après injection de produit de contraste par des « mottes » périphériques progressant vers le centre de la tumeur après injection et finissant par la remplir totalement (fig. 11.4 à 11.7). Les hémangiomes bénins sont parfois multiples bien qu’en nombre limité (< 5). Les hémangiomes ne nécessitent aucun traitement ni aucune surveillance.
3. Hyperplasie nodulaire focale
Cette tumeur est rare (prévalence estimée à 1 %). Il s’agit d’une tumeur bénigne non néoplasique (polyclonale), correspondant à une réorganisation nodulaire d’une zone de parenchyme hépatique recevant uniquement du sang artériel (et donc privée d’apport portal). C’est une tumeur rare atteignant électivement la femme en période d’activité génitale. Son diagnostic peut-être fait sur la base d’images caractéristiques après injection de produit de contraste vasculaire. Il n’y a aucun risque de transformation maligne. L’hyperplasie nodulaire focale ne nécessite aucun traitement ni aucune surveillance.
4. Adénome hépatocellulaire
Cette tumeur est exceptionnelle (prévalence estimée à 0,1 %) Il s’agit d’une tumeur bénigne néoplasique (monoclonale) d’origine hépatocytaire. C’est une tumeur très rare favorisée par la prise prolongée de contraceptifs oraux. Lorsque sa taille dépasse 5 cm de diamètre, une transformation maligne est possible. Certaines caractéristiques d’imagerie avant et après injection de produit de contraste vasculaire peuvent permettre de faire le diagnostic sans biopsie.