6  -  Annexe : Lymphomes Non-Hodgkiniens (LNH) : Principes de la classification

Trois notions sous-tendent la physiopathologie et les classifications des proliférations lymphomateuses :

  • Un lymphome est développé à partir d'un équivalent normal d'une cellule du tissu lymphoïde : ainsi, la catégorie de la prolifération lymphomateuse répondra aux critères de différenciation et d'activation du type de cellule lymphoïde impliquée ;
  • Des anomalies génétiques sous-tendent la transformation maligne et dérégulent l'homéostasie cellulaire (par exemple : balance prolifération et apoptose) ;
  • Des entités sont définies identifiant des proliférations lymphomateuses répondant à des aspects histopathologiques, immunophénotypiques, cytogénétiques et moléculaires spécifiques et à une évolution clinique caractéristique.

6 . 1  -  Le développement et la maturation du système lymphoïde sont maintenant bien connus

6 . 1 . 1  -  Différenciation B

La maturation du système des lymphocytes B est associée à des modifications génomiques, phénotypiques et morphologiques, réarrangement des gènes des immunoglobulines, apparition d'antigènes de différenciation, modification de la taille et de la forme des cellules. Les cellules lymphoïdes B migrent du site précurseur, la moelle osseuse, vers les organes lymphoïdes périphériques, siège de la réponse immune dépendante de l'antigène où sont identifiées plusieurs populations lymphocytaires B en fonction de la rencontre avec l'antigène et de la maturation.

Schématiquement les lymphocytes B périphériques peuvent être divisés en 3 catégories principales :

  • les lymphocytes pré-centre germinatif ou vierges,
  • les lymphocytes du centre germinatif,
  • les lymphocytes post-centre germinatif (lymphocytes B mémoires et les plasmocytes).

6 . 1 . 2  -  Différenciation T/Natural Killer

Les lymphocytes T acquièrent dans les organes lymphoïdes primaires (moelle osseuse et thymus) des modifications impliquant aussi les aspects génomiques, immunophénotypiques et morphologiques avec des remaniements séquentiels des chaînes du récepteur T (TCR), de l'expression des antigènes de différenciation permettant l'identification des différents stades de maturation. Après la maturation intra-thymique, les cellules T migrent vers les organes lymphoïdes secondaires et vers certains sites préférentiels comme le territoire cutané.

6 . 2  -  La transformation maligne des cellules lymphoïdes

La transformation maligne des cellules lymphoïdes résultera d'une série de modifications cellulaires aboutissant à une dérégulation du contrôle du cycle cellulaire et de l'apoptose. Des translocations chromosomiques récurrentes, impliquant le plus souvent un oncogène et un gène codant pour les chaînes immunoglobulines ou le récepteur T, sont directement impliquées dans les modifications cellulaires et sont spécifiquement observées dans certains lymphomes. La présence de virus à pouvoir oncogénique est aussi un des mécanismes de la dérégulation de l'équilibre cellulaire.

6 . 3  -  Les classifications

De nombreuses classifications de ces proliférations tumorales ont été proposées, récemment, la classification de l'OMS intègre les 3 notions définies plus haut et distingue :

  • Les lymphomes développés aux dépens des cellules lymphoïdes précurseurs B ou T : les lymphomes/leucémie lymphoblastiques B ou T.
  • Les lymphomes B périphériques :
    • pré-centre germinatifs ou développés aux dépens de lymphocytes B vierges : lymphomes à cellules du manteau, leucémie lymphoïde chronique ;
    • d'origine centro-folliculaire : lymphome folliculaire à petites ou grandes cellules ;
    • post-centre germinatif ou à cellules B mémoire ;
    • lymphome du tissu lymphoïde associé aux muqueuses (lymphome du MALT gastrique par exemple).
  • Les lymphomes T périphériques : développées aux dépens de différentes sous populations lymphocytaires de nature T : CD4, CD8, CD8 cytotoxique, Natural Killer.
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