7  -  Principes de la prise en charge thérapeutique

Dans tous les cas, on recommande en cas de pré-éclampsie sévère :

  • l’hospitalisation immédiate en niveau adapté prévoir un transfert ;
  • la réalisation du bilan préopératoire et de la consultation d’anesthésie ;
  • la pose d’une voie d’abord veineuse de gros calibre, d’une sonde urinaire ;
  • l’administration immédiate le plus précocement possible après le diagnostic, notamment avant un transfert de corticoïdes si > 24 SA et < 34 SA (deux fois 12 mg de bêtaméthasone à 24 heures d’intervalle) pour maturation fœtale ;
  • la surveillance constante des fonctions vitales : conscience, pouls, TA, respiration, diurèse, ROT, etc.
  • information des parents, idéalement conjointe obstétricale et pédiatrique, sur les enjeux maternels et fœtaux.
Figure 25.7 Principe de la prise en charge d’une pré-éclampsie
Figure 25.7 Principe de la prise en charge d’une pré-éclampsie

Le traitement médical est prioritaire et urgent :

  • lorsque la pression artérielle diastolique est > 110 mmHg, ou la pression artérielle systolique > 160 mmHg, il est recommandé de débuter un traitement antihypertenseur administré à la seringue électrique (nicardipine, labétalol, clonidine). L’objectif du traitement antihypertenseur est de diminuer le plus lentement possible la TA en raison de l’adaptation fœtale. On peut parfois tolérer 140–150 mmHg de systolique et 90–100 mmHg de diastolique mais il faut tenter d’obtenir < 140/90 ;
  • la prévention de la crise d’éclampsie par du sulfate de magnésium IV : MgSO4 est recommandée devant l’apparition de signes neurologiques (céphalées rebelles, ROT polycinétiques, troubles visuels) et en l’absence de contre-indication (insuffisance rénale, maladies neuromusculaires).

Le traitement obstétrical est la naissance :

  • par césarienne le plus souvent, sinon par déclenchement du travail en cas de forme modérée proche du terme ou de mort fœtale in utero ;
  • quand ?

Des complications, y compris un HELLP syndrome ou une crise d’éclampsie, sont encore possibles dans les jours qui suivent (jusqu’à 1 semaine) et nécessitent de poursuivre la surveillance et le traitement médical pendant plusieurs jours.

Il ne faut pas oublier le bilan étiologique à distance.

Un traitement préventif par aspirine est à proposer pour la prochaine grossesse.

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