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Retentissement urinaire
Les infections urinaires sont favorisées par la réduction de mobilité, la position horizontale, le mauvais état général et les sondages urinaires. Il s'agit le plus souvent d'infections urinaires parenchymateuses (pyélonéphrites, prostatites) dues à la stase vésicale et à la déficience du dispositif antirereflux vésico-urétéral.
Les rétentions urinaires sont fréquentes dans les deux sexes.
• Elles surviennent souvent à bas bruit,
• sont entretenues par la constipation, un fécalome, ou un adénome prostatique préexistant,
• sont aggravées par les traitements diurétiques anticholinergiques,
• et se manifestent par des symptômes atypiques : anorexie, syndrome confusionnel.
• Leur diagnostic est souvent tardif lorsque le globe vésical est de plus de 500 cc et la paroi vésicale complètement distendue. Un fonctionnement sphinctérien normal ne peut
alors être récupéré qu’après plusieurs semaines de drainage de la vessie (sonde urinaire ou cathéter sus-pubien).
L'incontinence urinaire est favorisée par l'infection et certains médicaments (diurétiques, sédatifs). L'incontinence urinaire est parfois induite par des soins inadaptés. Le patient confiné au lit ou contraint à l’alitement par des perfusions, des barres de sécurité ne peut se lever pour aller aux toilettes. Il dépend alors de l’entourage soignant qui n’est pas toujours disponible au bon moment. Le patient ne pouvant se retenir urinera au lit, sera catalogué incontinent et affublé de couches.
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Escarres ou plaies de pression
L'escarre, ou plaie de pression, est une zone de nécrose cutanée et sous-cutanée se produisant aux points de pression (sacrum, talons, trochanters, ischions, genoux, malléoles et apophyses vertébrales) chez les sujets alités. L'escarre peut apparaître en quelques heures et s'étendre d'autant plus vite que l'état général est altéré et qu’il existe une dénutrition avec ou sans inflammation.
D'autres facteurs interviennent dans la constitution des escarres :
• ceux réduisant la mobilité du patient dans le lit : coma, paralysies, syndrome parkinsonien, sédatifs... ;
• ceux diminuant l'oxygénation tissulaire : artériopathie, état de choc, insuffisance cardiaque, hypoxieDéfinitionL'hypoxie consiste en une oxygénation insuffisante des tissus., anémie ;
• ceux favorisant la macération ou l'infection cutanée : incontinence urinaire ou fécale ;
• ceux entraînant une diminution des défenses ou de l'état général : diabète, cachexie, fièvre, infection.
Dans tous les cas, l'extension sous-cutanée est toujours plus vaste que la plaie cutanée. L'escarre fermée n'est pas rare avec nécrose étendue et extensive du tissu sous-cutané, la peau n'étant le siège que d'une petite fistule, voire indemne.
L'escarre est en elle-même responsable d'un syndrome inflammatoire qui aggrave la dénutrition.
Les douleurs liées à l'escarre majorent l'immobilité du malade.
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Retentissement ostéo-articulaire et musculaire
L'amyotrophieDéfinitionUne amyotrophie ou myatrophie est une maladie provoquant une atrophie musculaire, notamment en rapport avec les muscles contrôlés par la volonté. Ainsi, les problèmes cardiaques sont plus rares que dans d'autres pathologies. Une névropathie amyotrophique (ou amyotrophie névralgique) est une douleur et une faiblesse musculaire dans l'épaule. toujours présente chez le malade immobilisé est particulièrement importante en cas d'hypercatabolisme protéique associé. Elle est favorisée par les infections, en particulier virales (grippe), les cancers évolutifs, l’insuffisance cardiaque et tous les syndromes inflammatoires. La perte musculaire peut atteindre 10% de la masse musculaire par semaine d'immobilisation.
L'enraidissement des articulations, la spasticité DéfinitionExagération du réflexe myotatique, la spasticité consiste en un étirement rapide d'un muscle qui entraîne trop facilement sa contraction réflexe qui dure un certain temps. La spasticité peut-être uniforme sur tout le corps mais elle est le plus souvent localisée sur les membres inférieurs (diplégie spastique). Elle peut être également uniforme sur un hémicorps (hémiplégie cérébrale infantile) avec des raideurs musculaires et une faiblesse des muscles antagonistes. Le traitement symptomatique de la spasticité repose sur des myorelaxants comme le baclofène ou le dantrolène. et les rétractions tendineuses sont particulièrement fréquentes en cas de maladie neurologique (hémiplégie, syndromes extra-pyramidaux, maladies dégénératives) mais peuvent affecter en quelques jours tout sujet âgé immobilisé s'il n'est pas bien positionné. Certaines positions antalgiques (du fait d'escarres ou de fractures par exemple) sont sources, si l'on ne les prévient pas, de rétractions tendineuses et de positions vicieuses évoluant vers la triple flexion ("position foetale") générant elle-même des douleurs intolérables.
Les troubles moteurs rendent la reprise de la station debout et de la marche d’autant plus difficiles que l’immobilisation a été prolongée. Ils s’expliquent par la perte des réflexes posturaux et la suppression des afférences sensitives vestibulaires (phénomène d’omission vestibulaire).
La déminéralisation osseuse, liée au retentissement de l'immobilisation prolongée sur le métabolisme osseux augmente le risque de fracture, surtout en raison d’une carence en vitamine D2 associée.
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Retentissement psychologique
Se voir immobilisé et dépendant pour la plupart des activités de la vie quotidienne entraîne chez le sujet âgé des réactions psychologiques variées mais négatives :
sentiment de proximité de la mort, grande labilité émotionnelle, décompensation d'états névrotiques antérieurs, modifications de la perception temporo-spatiale avec perte des repères, anxiété, agitation, syndrome confusionnel. Ces réactions sont d’autant plus fortes que l’état cognitif antérieur est altéré.
Une dépression réactionnelle peut s'installer en quelques heures avec mutisme, anorexie et idées de non guérison ou de mort.
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