3  -  Hérédité autosomique récessive

3 . 1  -  Définition

Les gènes responsables des maladies transmises sur le mode autosomique récessif (AR) sont localisés sur les autosomes.
L'allèle muté responsable de la maladie est récessif sur l'allèle sauvage; les hétérozygotes sont sains et la maladie ne s'exprime que chez les homozygotes.

3 . 2  -  Caractéristiques généalogiques des maladies AR

  • Les deux sexes sont atteints avec une fréquence égale.
  • Les deux parents sont en général sains, mais sont obligatoirement hétérozygotes.
  • Dans les familles, les sujets atteints se retrouvent le plus souvent dans la même fratrie donnant une répartition horizontale sur l'arbre généalogique.

3 . 3  -  Risque de récurrence

Un couple d'hétérozygotes a un risque de 25% (1/4) d'avoir un enfant atteint à chaque nouvelle conception (figure 3).

Figure 3. Représentation schématique de la transmission d’une maladie autosomique récessive (l’allèle morbide est en noir)

3 . 4  -  Exemples de maladie AR

  • La mucoviscidose est la maladie AR la plus fréquente en Europe. Elle est due à des mutations dans le gène CFTR (7q31).
  • La drépanocytose et les thalassémies sont des pathologies génétiques AR de l’hémoglobine.
  • La plupart des maladies héréditaires du métabolisme dues à des anomalies enzymatiques sont AR. (ex: la phénylcétonurie (12q24)).

3 . 5  -  Particularités de l'hérédité AR

1. La consanguinité

La proportion d’unions consanguines est plus élevée dans l’ascendance des sujets atteints de maladies AR.
On parle d’union consanguine quand les deux membres d’un couple ont au moins un ancêtre commun. Dans cette situation, l’homme et la femme ont un risque plus grand d'avoir reçu de leur ancêtre commun un allèle identique à un locus donné et d'avoir des enfants homozygotes pour cet allèle.
Le coefficient de consanguinité définit la probabilité que les enfants de cette union soient homozygotes à un locus donné. Par exemple pour un couple de cousins germains, ce coefficient est de 1/16.

2. L'hétérogénéité génétique

L'hétérogénéité génétique intéresse tous les modes de transmission mais est particulièrement illustrée par les maladies AR.

On distingue :

  • L'hétérogénéité allélique ou intralocus qui rend compte du fait qu'une maladie peut être due à des mutations différentes (alléliques) dans le même gène (Une maladie / plusieurs allèles morbides). C'est ainsi que l'on connaît actuellement plus de 1000 mutations différentes du gène CFTR responsable de la mucoviscidose. Un individu malade portant deux mutations différentes au même locus est appelé hétérozygote composite.
  • L'hétérogénéité interlocus se traduit par le fait qu'un phénotype apparemment identique peut être produit par des mutations dans des gènes différents (une maladie / plusieurs gènes). Par exemple, on a actuellement identifié plus de 150 gènes impliqués dans les rétinites pigmentaires (AD, AR et RLX) qui sont des affections dégénératives de la rétine.
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