3  -  La nouvelle cytogénétique


L'émergence de la CGH array a bouleversé la cytogénétique médicale. Pendant plus de 40 ans, le diagnostic cytogénétique a reposé sur l’analyse morphologique des chromosomes ou des signaux fluorescents d’hybridation in situ sur des métaphases ou des noyaux interphasiques. Aujourd’hui, l’analyse du génome par CGH array s’effectue à partir de l’ADN de milliers de ? cellules d’un individu. Technique complémentaire du caryotype en bandes durant 25 ans, la cytogénétique moléculaire s’affirme aujourd’hui comme l’élément central de l’activité des laboratoires de cytogénétique. Il s’agit d’une véritable rupture culturelle, scientifique et pratique qui s’amplifiera avec l’arrivée, dans les toutes prochaines années, des techniques de séquençage de nouvelle génération (NGS). Cela entraine des changements radicaux dans l’organisation des laboratoires de cytogénétique ainsi que dans leur rapport avec les laboratoires de génétique moléculaire. De plus, cette nouvelle approche implique l’acquisition d’autres compétences techniques et médicales.

Aujourd’hui, l’activité principale du cytogénéticien, n’est plus l’étude de la morphologie des chromosomes. Il consacre l’essentiel de son temps à l’établissement d’un rapport phénotype-génotype au niveau moléculaire c’est à dire à déterminer si le CNV détecté est à l’origine du phénotype observé. La généralisation de la technique de CGH array au sein des laboratoires a augmenté considérablement les données sur les CNV identifiés. Au fil des années, une cartographie précise des phénotypes liés aux anomalies de régions du génome sera établie. Partant de toutes ces données pour déterminer le lien entre le CNV et le phénotype, le cytogénéticien devient un « interniste du génome ».

Enfin, l’automatisation de la CGH array et l’arrivée du séquençage haut débit ouvrent la voie de l’étude des anomalies de structure du génome à haut débit. Cela nécessite une concentration des moyens technologiques d’autant qu’il est nécessaire de disposer d’une banque de sondes couvrant l’ensemble du génome pour la vérification et la caractérisation des anomalies par FISH. Cela suppose une organisation nationale de l’activité de cytogénétique avec l’existence de quelques plate-formes nationales en relation étroite avec les différents centres hospitaliers.

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