3  -  Conduite diagnostique devant un dysfonctionnement érectile


La conduite diagnostique est schématisée dans la figure 21.1.

Ses objectifs sont :

  • de préciser l’importance du trouble et son retentissement psychoaffectif, conjugal et socioprofessionnel ;
  • de rechercher des éléments anamnestiques et cliniques en faveur d’une étiologie principale du TE ;
  • d’identifier ou de dépister des facteurs de risque d’un TE par l’interrogatoire et les examens paracliniques ou biologiques.
Fig. 21.1. Conduite diagnostique devant un dysfonctionnement érectile
Cs : consultation ; écho-doppler : échographie doppler ; OGE : organes génitaux externes.

A. Bilan initial

Ces investigations sont résumées par le « bilan initial » (cf. figure 21.1), et la synthèse de ces éléments permettra d’établir le profil du patient ainsi que la stratégie thérapeutique envisagée.

L’anamnèse du TE recherchera un début brutal, sans traumatisme pelvien déclenchant, qui oriente plutôt vers une origine psychogène. La survenue d’érections spontanées nocturnes ou au réveil est en faveur de l’intégrité neurovasculaire. L’interrogatoire identifiera un trouble relationnel conjugal et/ou familial, ou un conflit socioprofessionnel pouvant constituer un facteur déclenchant au TE. L’examen physique recherchera en particulier la disparition des pouls fémoraux ou périphériques à la recherche d’une cause vasculaire. Des signes endocriniens (gynécomastie, hypoandrisme, petits testicules, anomalie du champ visuel), des plaques péniennes (traduisant une maladie de La Peyronie) seront recherchés. Les explorations biologiques rechercheront une endocrinopathie (hypogonadisme, hyperprolactinémie, dysthyroïdie) pouvant expliquer un TE, et étudieront les facteurs de risque cardiovasculaire classiques (cf. figure 21.1).

B. Bilan secondaire

Le « bilan secondaire » apportera des précisions sur les possibilités thérapeutiques en fonction du contexte psychique et somatique (cf. figure 21.1).

La consultation sexologique et/ou psychologique sera envisagée au niveau individuel, mais aussi au niveau du couple. Le pharmacotest sera réalisé par une injection intracaverneuse (5 à 20 mg de prostaglandine E1), ou par une prise orale de sildenafil. Il teste la réactivité des tissus érectiles à un puissant agent érectogène, et apporte des éléments tant diagnostiques (un test négatif est en faveur de lésions vasculaires ou tissulaires sévères) que pronostiques (test négatif de mauvais pronostic) et étiologiques (test positif en faveur d’une origine neurologique et/ou psychogène). Mais il existe des faux négatifs (stress) et des faux positifs (causes endocriniennes et neurologiques).

C. Bilan approfondi

Dans certains cas, d’autres examens complémentaires seront demandés par le médecin spécialiste des dysfonctionnements érectiles dans le cadre du « bilan approfondi », toujours dans l’optique de préciser le mécanisme ou l’étiologie d’un trouble érectile avec une perspective d’impact thérapeutique orienté par son résultat (cf. figure 21.1). L’érectométrie nocturne distinguera les causes psychogènes et organiques de dysfonctionnement érectile (un test positif exclut une lésion vasculonerveuse significative), l’exploration par pharmaco-échographie doppler pénien explorera la composante vasculaire, puis la débitmétrie et les tests électrophysiologiques préciseront le caractère neurogène du trouble et son niveau lésionnel.

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