Chez la femme, la prévalence de l’ostéoporose densitométrique (T-score ≤ – 2,5) augmente avec l’âge à partir de cinquante ans. Elle est estimée à 39 % à soixante-cinq ans et autour de 70 % après quatre-vingts ans. L’ostéoporose concerne environ 40 % des femmes ménopausées et 15 % des hommes après cinquante ans. L’incidence des fractures augmente de façon exponentielle à partir de cinquante ans. On estime que chaque année surviennent environ 50 000 fractures de l’extrémité supérieure du fémur (FESF), 35 000 fractures du poignet (fracture de Pouteau-Colles) et 50 000 à 75 000 fractures vertébrales. Moins de 50 % des patients souffrant d’une fracture vertébrale consultent un médecin, ce qui explique l’incertitude importante de l’estimation ; ces fractures sont donc mal évaluées par l’interrogatoire et seules les radiographies permettent de les détecter. Une diminution de taille de plus de 3 cm permet de les suspecter. Les fractures ostéoporotiques, particulièrement les fractures de l’extrémité supérieure du fémur, sont à l’origine d’une altération de la qualité de la vie, ainsi que d’un excès de morbidité et de mortalité (surmortalité de 20 % la première année après la fracture de l’extrémité supérieure du fémur). Compte tenu du vieillissement attendu de la population française, le nombre de fractures de l’extrémité supérieure du fémur devrait tripler d’ici 2050. Chez l’homme, l’incidence des fractures ostéoporotiques est environ trois fois moindre que celle observée chez la femme. En revanche, l’excès précoce de mortalité suivant la survenue d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur est environ trois fois plus important chez l’homme que chez la femme, traduisant la grande fragilité des hommes victimes de ces fractures.

     À côté de ces fractures vedettes, il ne faut pas négliger les autres fractures ostéoporotiques car elles témoignent d’une complication de la maladie. En pratique, toute fracture survenant après un traumatisme à bas niveau d’énergie (comme une chute de sa hauteur) et après l’âge de cinquante ans, doit faire évoquer une ostéoporose sauf en cas de fracture du crâne, du rachis cervical, des doigts et des orteils. Ceci élargit considérablement le champ des fractures ostéoporotiques : humérus, tibias, côtes… les fractures du bassin ont une surmortalité comparable à celle des fractures de l’extrémité supérieure du fémur. Les fractures de cheville n’ont pas toujours un profil typique de fracture ostéoporotique (masse osseuse et poids supérieurs à ceux des témoins).


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