1. 2. 2 - Évolution de la DMO au cours de la vie

     La figure 4.1 montre l’évolution de la DMO lombaire au cours de la vie chez la femme et chez l’homme. Dans les deux sexes, la valeur maximale de la DMO est atteinte en fin de croissance et correspond au pic de masse osseuse (valeurs de DMO de l’adulte jeune, globalement entre vingt et trente ans). La variance de la masse osseuse dépend de la génétique dans une proportion de 70 % à 80 %. L’activité physique, la puberté et les apports calciques sont d’autres déterminants fondamentaux de l’acquisition du pic de masse osseuse. Chez la femme, la perte osseuse débute quelques années avant la ménopause mais s’accélère nettement lorsque débute la carence oestrogénique. Cette perte osseuse rapide (autour de 2 % à 3 % par an au rachis) persiste trois à cinq ans, puis tend à s’atténuer. La perte osseuse est plus importante pour les sites squelettiques riches en tissu trabéculaire. Chez l’homme, la perte osseuse liée au vieillissement est linéaire.
 
     Ainsi, deux mécanismes essentiels s’associent plus ou moins chez un individu pour expliquer la survenue d’une ostéoporose : l’acquisition d’un pic de masse osseuse faible au cours de la croissance et une perte osseuse accrue à l’âge adulte.

Fig. 4.1. Évolution de la masse osseuse chez l’homme et la femme en fonction de l’âge.

1. 2. 3 - Définition densitométrique de l’ostéoporose

     Selon un groupe d’experts de l’OMS, l’ostéoporose peut être définie à partir du résultat densitométrique (tableau 4.I). Deux précautions s’imposent :

– cette définition s’applique seulement après avoir éliminé d’autres causes d’ostéopathie fragilisante qui peuvent entraîner une diminution de la DMO mesurée en DXA mais qu’il faut distinguer de l’ostéoporose, car les implications thérapeutiques qui en découlent sont différentes. Il s’agit principalement de l’ostéomalacie et des affections malignes osseuses (métastases et myélome) ;

– cette définition s’applique théoriquement exclusivement aux femmes ménopausées caucasiennes. Avant la ménopause, la densité osseuse s’interprète en fonction du Z-score : compte tenu du fait que, par définition, 2,5 % seulement de la population a un Z inférieur à – 2, la découverte d’une telle valeur doit déclencher une enquête étiologique. Chez l’homme de plus de cinquante ans, il est admis que l’on peut utiliser le seuil diagnostique T-score ≤ – 2,5 pour l’ostéoporose, à condition de se référer à des valeurs normales masculines. Pour les hommes jeunes, comme pour les femmes non ménopausées, on utilise le Z-score.

Tableau 4.I. Définition ostéodensitométrique de l’ostéoporose, selon l’OMS.

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