3. 2. 2. 2 - Douleurs d’origine rhumatologique

La coxarthrose et la gonarthrose sont des maladies fréquentes (cf. chapitre 5).

3. 2. 2. 3 - Douleurs d’origine neurologique

Les syndromes canalaires (cf. chapitre 34) sont nombreux, concernant le nerf fémorocutané (méralgie paresthésique), le nerf fibulaire (au col du péroné) et le nerf tibial postérieur (syndrome du canal tarsien) ; l’irritation ou la compression du nerf tibial postérieur dans le tunnel rétro- et sous-malléolaire interne entraîne des brûlures, des paresthésies et une hypoesthésie qui intéressent la plante du pied et les orteils. Le patient décrit une impression de pied mort avec des irradiations parfois ascendante survenant à la marche ou lors de la station debout prolongée. L’examen clinique peut retrouver un signe de Tinel (percussion du nerf), un signe de Phalen (paresthésies lors de l’éversion forcée du pied), une faiblesse à la flexion des orteils objectivée par le signe du papier.
La lombosciatique peut être commune (par conflit discal ou osseux avec les racines L5 ou S1 : attitude antalgique, syndrome rachidien électif, signe de tension radiculaire) ou symptomatique (raideur globale, atteinte pluriradiculaire). La lombocruralgie par hernie discale L3-L4 (ou L2-L3 plus rarement) a les mêmes caractéristiques sémiologiques que la lombosciatique commune. Il est commode d’utiliser le terme de lomboradiculalgie suivie de la racine intéressée dans le conflit discoradiculaire (cf. chapitre 34).
La sténose du canal lombaire résulte d’une étroitesse constitutionnelle habituellement révélée par la survenue de lésions dégénératives (discopathie, arthrose interapophysaire postérieure, hypertrophie du ligament jaune) ou d’un canal étroit acquis du fait surtout d’une arthrose interapophysaire postérieure, une discopathie, un spondylolisthésis ou d’une déformation scoliotique. Le syndrome clinique va donc se rencontrer, le plus souvent, chez le sujet âgé de plus de cinquante ans. La sciatique qui en résulte s’installe progressivement et est, en général, chronique. Elle s’accompagne, habituellement, de lombalgies. La sciatique et les lombalgies sont augmentées par la station assise prolongée, la station debout, la marche et sont calmées par le repos. La sciatique peut être strictement monoradiculaire L5 ou S1. Mais, le plus souvent, la symptomatologie est plus ou moins nettement pluriradiculaire par sténose de plusieurs défilés radiculaires ou sténose globale du canal lombaire. La marche est souvent arrêtée par une recrudescence de la douleur radiculaire avec des paresthésies à type de fourmillements ou d’engourdissement, pouvant aller jusqu’à la perte de sensibilité des membres inférieurs ou une diminution de leur force. La disparition de la douleur est lente, pouvant dépasser trente minutes. Ce tableau clinique correspond à « la claudication intermittente neurogène ». Ces manifestations sont améliorées par l’antéflexion du rachis lombaire car elle augmente le diamètre du canal lombaire jusqu’à 20 %. Elles sont aggravées par l’hyperlordose. Les douleurs sont plus marquées en descente qu’à la montée. La douleur est mécanique, soulagée par la position assise ou le décubitus dorsal. Au repos, l’examen neurologique est normal. La recherche d’un signe de Lasègue est négative.

Chez le sujet jeune, les tableaux ne présentent pas, en règle générale, de problème majeur car l’unicité est la règle. En revanche, les douleurs sont, notamment à partir d’un certain âge, très fréquentes et elles peuvent relever d’une origine vasculaire, musculaire, orthopédique, rhumatologique ou neurologique. Les véritables difficultés diagnostiques résultent de leur intrication chez un même patient et le risque et/ou la facilité, chez un patient présentant une artériopathie des membres inférieurs, est de rapporter systématiquement la symptomatologie à la pathologie artérielle antérieurement connue. De même, il peut être trop tentant de rattacher la symptomatologie alléguée par le patient à l’existence d’un canal lombaire rétréci chez un patient présentant, à l’IRM, un canal lombaire rétréci.

3. 3 - Algies des extrémités

L’atteinte peut être articulaire (synovite, polyarthrite, arthrose digitale, rhizarthrose, pied : cf. infra), tendineuse (tendinopathies, ténosynovites), osseuse (tumeurs osseuses : chondrome, ostéome ostéoïde), ostéoarticulaire (algodystrophie, pseudarthrose, ostéonécrose : cf. infra), neurologique (polyneuropathies, syndromes canalaires), vasculaire (tumeur glomique, ischémies digitales, syndrome de Raynaud (cf. chapitre 40), érythermalgie).


7/20