4 - Diagnostic et traitement des tendinopathies

Les tendons et leurs gaines, ainsi que les bourses séreuses, peuvent être le siège de pathologies traumatiques et microtraumatiques, mais également inflammatoires, microcristallines, infectieuses, métaboliques, tumorales et iatrogènes. La multiplicité de ces étiologies doit faire préférer le terme de tendinopathie à celui de tendinite.
– La tendinopathie correspond à l’atteinte du tendon souvent en regard d’une poulie ou au contact d’une irrégularité.
– Une ténosynovite est une atteinte primitive de la gaine synoviale entourant certains tendons.
– Une ténopériostite, ou une enthésiopathie, correspond à la pathologie d’insertion du tendon ou du ligament dans l’os.

4. 1 - Diagnostic

L’interrogatoire précise le geste ayant déclenché le symptôme : geste répétitif sportif ou professionnel, ou geste traumatique. La douleur est de rythme mécanique le plus souvent, avec, parfois, la transformation progressive en un rythme mixte (douleur incomplètement soulagée au repos ou douleur nocturne lors de l’appui). L’examen clinique va rechercher une douleur à l’insertion ou sur le trajet tendineux, une douleur à la palpation du tendon, à l’étirement passif du tendon puis une douleur à la contraction musculaire contre résistance. À l’inverse, les mobilités passives de l’articulation qui ne mobilisent pas le tendon sont strictement indolores.
Parfois, il existe des signes inflammatoires devant faire évoquer dans un premier temps une infection, puis une atteinte rhumatismale ou microcristalline.
De même, on cherchera une cause iatrogène liée à l’infiltration de corticoïdes, à la prise de corticoïdes ou à la prise de quinolone qui peuvent déclencher des tendinopathies, tout particulièrement achilléennes.

4. 2 - Explorations complémentaires

– Un bilan biologique est demandé à la recherche d’un syndrome inflammatoire ainsi que des radiographies standards de la région douloureuse, comparatives, qui permettent de vérifier l’intégrité de l’interligne articulaire, de rechercher l’existence d’une éventuelle tendinopathie calcifiante et, parfois, de visualiser l’épaississement du tendon ou de sa gaine.
– L’échographie peut être utile pour confirmer l’absence de rupture tendineuse, pour chercher un éventuel épanchement dans la gaine du tendon et pour guider l’injection péritendineuse de corticoïdes.
– L’IRM est surtout utile pour confirmer l’origine inflammatoire d’une enthésiopathie chronique.

4. 3 - Traitement

Tendinopathie aiguë : repos articulaire, antalgique, AINS, traitement physique et rééducation (cryothérapie et physiothérapie sédatives, puis étirements passifs et reprise progressive de l’activité ; suppression du facteur déclenchant).
Tendinopathie chronique : repos articulaire, antalgique, AINS, injection péritendineuse de corticoïdes (une à trois injections, éviter les dérivés retard), traitement physique, rééducation, immobilisation par orthèse ou attelles peuvent être utiles. La rééducation fonctionnelle et l’ergothérapie sont tout à fait utiles dans les formes chroniques pour permettre une réhabilitation du geste.
On ne discutera une intervention chirurgicale qu’en cas d’échec d’un traitement médical bien conduit et si la gêne fonctionnelle est très importante.


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